Prise en charge hospitalière des infarctus cérébraux : lien entre caractéristiques structurelles des établissements de santé et délais intrahospitaliers - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des Accidents vasculaires cérébraux (AVC), notamment ischémiques (AVCi), constitue une urgence vitale et fonctionnelle absolue. En France, les délais de prise en charge intrahospitalière des AVCi restent à améliorer, en particulier entre l’admission du patient et la première imagerie. Afin d’identifier des leviers d’amélioration, de nombreux auteurs ont recherché les facteurs cliniques, sociodémographiques et organisationnels associés aux délais de prise en charge des AVCi. Aucune information n’est cependant disponible quant au lien entre ces délais et les facteurs structuraux hospitaliers mobilisés dans la prise en charge de ces patients.
Objectif |
Identifier les facteurs structuraux hospitaliers (présence d’Unité neurovasculaire (UNV), présence d’imagerie de résonnance magnétique (IRM), temps de trajet entre les services) associés au délai admission-imagerie des AVCi.
Méthodes |
Les séjours pour AVCi pris en charge dans six établissements participant à l’Observatoire Aquitain des accidents vasculaires cérébraux (ObA2) entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2018 ont été inclus. Les transferts depuis d’autres établissements de santé et les séjours avec un délai symptôme-admission supérieur à 24heures ont été exclus. Les données cliniques et de prise en charge étaient celles collectées en routine dans ObA2. La date de mise en œuvre des IRM et la saturation des urgences ont été obtenues auprès des organismes compétents. Le temps de trajet entre les services a été mesuré par un recueil spécifique. Des régressions linéaires multivariées avec et sans intercept aléatoire ont été utilisées pour les analyses d’associations. L’ajustement a porté sur les variables suivantes : âge, sexe, sévérité de l’AVC, année, antécédents cardiovasculaires, facteurs de risques cardiovasculaires et nombre de passage aux urgences le jour de prise en charge. Les données manquantes ont été imputées par imputation multiple. Des analyses de sensibilité pour prendre en compte l’incertitude de l’imputation ont été réalisées.
Résultats |
Au total, 10 121 séjours ont été inclus. La présence d’une UNV (β=0,30 ; IC : [0,23 ; 0,36]) et le temps de trajet entre les services (β=0,15 ; IC : [0,07 ; 0,25]) étaient associés au délai admission-imagerie. La présence d’une IRM n’était pas associée au délai admission-imagerie (β=0,03 ; IC : [-0,04 ; 0,10]). Seule l’analyse du lien entre délai et temps de trajet a vu ses résultats modifiés au cours des analyses de sensibilité.
Conclusion |
La présence d’une UNV au sein de l’établissement et un temps de trajet plus long entre les services correspondent aux caractéristiques structurelles des établissements de santé identifiées comme associées à des délais admissions-imageries allongés. Ces résultats sont sources de pistes d’actions pour l’amélioration des délais de prise en charge des AVC. Pour les établissements avec UNV, la création d’une filière d’accueil spécifique pour les AVC au sein de ces grandes structures pourrait être une piste à explorer, alors que pour les établissements de proximité, pour lesquels l’accès à l’imagerie est plus rapide, la prise en compte du parcours patient, notamment en brancard, lors des restructurations des différents services de prise en charge apparaît comme une piste d’amélioration pour continuer à gagner du temps sur le délai admission-imagerie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : AVC, Délais, IRM, Distance, UNV
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Vol 69 - N° S1
P. S36-S37 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.