Les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
Au cours de ces dernières années, l’évaluation de la qualité de vie liée à la santé est devenue un objectif majeur dans la prise en charge des patients en cancérologie. La qualité de vie comme facteur pronostique a été étudiée dans plusieurs études. Toutefois, dans ces différentes études, le rôle pronostique de la qualité de vie semble limité à la prédiction de la survie. L’objectif de ce travail est de démontrer le rôle pronostique de la qualité de vie dans la survie des toxicités majeures chez les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou.
Méthodes |
Cette étude a été réalisée à partir des données d’un essai randomisé phase III (NCT01210872) portant sur l’impact de l’évaluation en routine de la qualité de vie de 200 patients atteints d’un cancer de la tête et du cou non-métastatique et qui recevaient la radiothérapie comme traitement premier traitement initial dans l’un des quatre centres de cancérologie du grand EST. La qualité de vie à l’inclusion a été évaluée à l’aide du questionnaire EORTC QLQ-C30 et d’un module spécifique au cancer de la tête et du cou EORTC-QLQ-H&N35. Pour cette étude, nous nous sommes spécialement intéressés aux dimensions fonctionnelles et à l’état de santé global évalués par l’EORTC QLQ-C30 comme ayant un impact sur la survenue des toxicités majeures. La toxicité a été évaluée par les médecins à l’aide de la terminologie commune des évènements indésirables (CTCAE). La toxicité majeure a été définie comme une toxicité de grade >2 selon la classification NCI-CTCAE. Le critère de jugement était le délai écoulé depuis la mise sous traitement par radiothérapie jusqu’à la survenue d’une toxicité de grade >2. Des modèles de régression de Cox multivariables ont été effectués pour évaluer l’association entre chaque dimension fonctionnelle et l’état de santé global et la survenue d’une toxicité majeure. Les Hazard ratios (HR) des dimensions sélectionnées ont été présenté pour une augmentation de 10 points du score de la qualité de vie et le seuil de significativité fixé à 0,01.
Résultats |
Deux cents patients ont été inclus avec un âge médian qui était de 59,6 ans (IQR : 52-65 ans). Parmi ces patients, 79,5 % avaient une comorbidité, 55,6 % et 90,4 % avaient également respectivement reçu de la chimiothérapie et subi une chirurgie. À l’inclusion, le score moyen de l’état de santé global était de 67 (ET=19,3), et pour les dimensions fonctionnelles, le score moyen était de 89,7 (14,8) ; 82,7 (24) ; 73 (22,9) ; 89,1 (17,6) ; 83,8 (23,8), respectivement pour le fonctionnement physique, les activités courantes, le fonctionnement émotionnel, le fonctionnement cognitif et le fonctionnement social. Le suivi médian était de 24 mois et 41 patients (20,5 %) ont présenté une toxicité majeure. En analyses multivariables ajustées, seule la dimension état de santé global était statistiquement associée à la survenue de toxicité majeure. Le HR associé à une augmentation de 10 points de l’état de santé global était 0,77 (IC99 %= [0,60-0,93], p=0,0073). Les dimensions fonctionnelles n’étaient pas statistiquement associées à la toxicité majeure (p>0,01).
Conclusion |
L’état de santé global s’est présenté comme un facteur pronostique indépendant des toxicités majeures. L’implémentation en pratique clinique de l’évaluation de la qualité de vie avant la radiothérapie devrait être encouragée afin d’identifier les patients à risque de développer des toxicités chez les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Qualite de vie, Cancer de la tête et du cou, Toxicité
Plan
Vol 69 - N° S1
P. S56-S57 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.