Facteurs de risque du cancer du sein, dépistage précoce, pratique de l’auto-examen des seins : qu’en savent les femmes françaises ? - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
Le cancer du sein (CS) est la première cause de décès par cancer chez la femme. Son dépistage précoce par mammographie, examen clinique et auto-examen des seins (AES) permet de diminuer la morbi-mortalité. Si l’AES est controversé, il est utile dans le dépistage des femmes à bas risque de CS. La corrélation entre la connaissance des femmes sur les facteurs de risque (FDR) de CS et la pratique de l’AES a été évaluée à l’étranger. Notre objectif est d’évaluer le niveau de connaissance des femmes françaises sur les FDR de CS, les pratiques et techniques d’AES.
Méthodes |
Etude observationnelle par questionnaire en ligne conduite du 04/03/20 au 31/05/20 qui incluait toutes les femmes françaises ≥15 ans, résidentes en France, sans antécédent personnel de CS. Elle comportait des questions générales d’ordre socio-démographiques, de connaissances des FDR du CS, de dépistage et de pratique et technique d’AES. Un score de connaissances (échelle de 0 à 15) et un score de technique d’AES (échelle de 0 à 9) ont été établis. Des analyses statistiques univariées et bivariées des variables qualitatives et quantitatives ont été réalisées à l’aide du logiciel R.3.5.1.
Résultats |
Au total, 3999/4685 réponses ont été analysées. L’âge moyen était de 24,3 (±7,6) ans. 18,6 % étaient professionnelles en santé ; 20,8 % avaient un suivi gynécologique régulier. Le niveau moyen de connaissance était de 10,3 (±2,1). Les FDR de CS cités étaient l’antécédent personnel/familial de cancer gynécologique (97,3 %), l’âge >50 ans (81,6 %), le tabac (74 %), le traitement hormonal de substitution (61,4 %), l’alcool (50,1 %), le surpoids/obésité (41,4 %) et la sédentarité (33,6 %) ; 99 % et 89,9 % identifiaient respectivement la mammographie et l’AES comme des moyens de dépistage ; 64,9 % des femmes pratiquaient l’AES, 17,3 % une fois par mois, 6,9 % en début de cycle, 76,4 % debout/assise, 40,5 % devant un miroir, 50,7 % bras levé, 46,1 % visuellement, 66,6 % palpaient les quatre quadrants et 60,9 % la zone sous-axillaire et sous-claviculaire ; 57,7 % estimaient leur technique adéquate, 42,4 % avaient été informées par un professionnel de santé. Le niveau moyen de technique était de 3,7 (±1,7) ; 76,9 % de celles qui ne pratiquaient pas l’AES ignoraient la technique, 55,2 % manquaient de temps. L’exercice d’une profession de santé influençait favorablement le niveau de connaissance (p<0,001), la pratique de l’AES (p<0,001) et sa technique (p<0,001), tout comme le suivi gynécologique régulier lié aux connaissances (p=0,006), à la pratique (p<0,001) et technique d’AES (p=0,04). Plus les femmes étaient âgées plus elles avaient un suivi gynécologique régulier (p<0,001) avec un infléchissement à partir de 50 ans, meilleures étaient les connaissances (p<0,001), plus elles pratiquaient l’AES (p<0,001) avec un infléchissement à partir de 40 ans, mais plus elles estimaient faussement leur technique adéquate (p<0,001).
Conclusion |
Si dans notre étude les connaissances sur le CS et la pratique de l’AES étaient plus élevées que dans la littérature, le niveau de connaissance des FDR, la perception de l’adéquation de la technique d’AES par les femmes et la technique elle-même étaient différents même chez les professionnels de santé. L’enseignement de l’AES comme outil routinier de dépistage précoce du CS reste à améliorer : sensibiliser les plus jeunes au suivi gynécologique régulier et à l’AES car elles ne sont pas la cible du dépistage organisé du CS, et les plus âgées, les plus à risque, qui consultent moins et échappent au dépistage organisé ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du sein, Auto-examen des seins, Dépistage, Connaissance
Plan
Vol 69 - N° S1
P. S59 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.