Les facteurs météorologiques et environnementaux, constituent des entraves dans la lutte contre le paludisme dans le Sahel à cause de son caractère instable. Au Nord du Mali, la transmission du paludisme varie d’une année à l’autre caractérisée par des épidémies de temps en temps, tributaires de la pluviométrie. Le cercle de Bourem a enregistré une fluctuation des cas de paludisme de 2014-2018 dans un contexte de crise sécuritaire, socio-politique et d’ensablement du fleuve Niger. Cette étude avait pour objectif de déterminer la contribution des facteurs météorologique/environnementaux à la fluctuation des cas de paludisme dans le district sanitaire de Bourem de 2014 à 2018.

Il s’agissait d’une analyse des données historiques hebdomadaires de 2014-2018, des établissements de santé, des données de la hauteur du fleuve du service de l’hydraulique, et celles de la météorologie collectées sur différents sites (MODDIS, AIRS). Une réduction de la dimension et des colinéarités entre facteurs météorologiques et environnementaux a été réalisée à l’aide d’une analyse en composante principale, permettant d’extraire des indicateurs synthétiques. L’évolution temporelle de l’incidence du paludisme et son association aux indicateurs synthétiques a été analysée à l’aide d’un modèle additif généralisé. La recherche d’agrégats spatiaux a été réalisée avec l’aide de la méthode de balayage de Kulldorff.

L’incidence du paludisme a montré une saisonnalité avec un pic significativement corrélé au mois de septembre (p<0,0001) et un second irrégulier variant de décembre à février. L’indicateur synthétique, représentant la pluie et l’humidité, était significativement associé à l’incidence du paludisme, avec un décalage de quatre semaines. L’indicateur synthétique, représentant la température était également associé, avec un décalage de 11 semaines (p<0,0001). La hauteur du fleuve n’avait pas une association significative avec le paludisme (p>0,05). Les agrégats de cas étaient situés au sud du cercle de Bourem et variaient dans le temps.

Cette étude a montré que le paludisme au nord du Mali varie en fonction de la pluviométrie, de l’humidité et de la température. Les activités de lutte, notamment la chimio-prévention saisonnière doivent être focalisées sur le mois de septembre en priorisant les aires de santé du sud du cercle de Bourem situées le long du fleuve.

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