Étude de la survie et des facteurs pronostiques du cancer du sein chez la femme dans deux hôpitaux de référence au Sud du Bénin - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
Bien que les taux d’incidence du cancer du sein en Afrique soient parmi les plus faibles au monde, les taux de mortalité y sont les plus élevés reflétant une survie médiocre des patientes. Au Bénin, en particulier, selon les données du Centre international de recherche sur le cancer, le cancer du sein est le premier cancer de la femme aussi bien en termes d’incidence que de mortalité. L’objectif de notre étude était d’analyser les facteurs influençant la survie des patientes atteintes d’un cancer du sein à Cotonou.
Méthodes |
L’étude a été réalisée dans deux centres de référence, à l’échelle nationale, dans la prise en charge des cancers du sein : le Centre national hospitalier universitaire Hubert KoutouKou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou, et le Centre hospitalier universitaire de la Mère et de l’Enfant Lagune (CHU-MEL) de Cotonou. Elle était descriptive et analytique avec une collecte rétrospective des données sur une période allant du 1er janvier 2014 au 30 septembre 2020. Les cas de cancer du sein histologiquement confirmés et disposant d’une immunohistochimie (Récepteurs à l’œstrogène, Récepteurs à la progestérone, HER2, Ki67) ont été inclus dans l’étude. L’analyse des données, a été conduite à l’aide du logiciel STATA version 15. Le seuil de significativité des tests statistiques a été fixé à 5 %. La survie, dans les différents groupes pronostiques, a été évaluée par la méthode de Kaplan-Meïer ; le test de log-rank a ensuite été utilisé pour la comparaison de la survie entre les groupes ; et les facteurs pronostiques ont enfin été déterminés grâce à un modèle de Cox.
Résultats |
Nous avons colligé au total 326 cas de cancer du sein. L’âge moyen des patientes était 48,76±11,73 ans. Le plus souvent, elles n’étaient pas instruites ou avaient un niveau d’instruction bas (50,35 %). Le délai moyen entre la découverte de l’anomalie mammaire et la première consultation était de 6,21 mois. Les tumeurs étaient surtout classées T3 et T4 (65,95 %) avec un envahissement ganglionnaire N1 et N2 (66,57 %) et des métastases cliniquement notées dans 21,78 % des cas. Les tumeurs “luminal B” (32,57 %) et les tumeurs triples négatives (31,29 %) étaient les types moléculaires les plus fréquents. Sur le plan thérapeutique les patientes ont bénéficié de la chimiothérapie (65,33 %), de la mastectomie radicale associée à curage axillaire (65,33 %), de la radiothérapie (19,02 %), de l’hormonothérapie (21,16 %) et de la thérapie ciblée (3,68 %). La survie globale à 5 ans était de 59,22 %. En analyse univariée, les facteurs de mauvais pronostiques étaient le délai de consultation supérieur à 6 mois (p=0,0368), la taille T3-T4 de la tumeur (p=0,0001), le grade SBR 3 (p=0,0005), l’atteinte ganglionnaire (p=0,0003), la présence de métastases (p=0,0000), le type moléculaire triple négatif (p=0,0007), le stade UICC avancé de la maladie (p=0,0000), l’absence de chirurgie (p=0,0063) et d’hormonothérapie (p=0,0065). En analyse multivariée, les facteurs de mauvais pronostiques retrouvés étaient l’envahissement ganglionnaire (HR=8,38 ; p=0,038), la présence de métastase (HR=6,36 ; p=0,0000) et l’absence d’hormonothérapie (HR=3,03 ; p=0,003).
Conclusion |
La survie des patientes atteintes d’un cancer du sein à Cotonou est influencée par de nombreux facteurs. Elle peut être améliorée par le diagnostic précoce et un meilleur accès aux différentes modalités thérapeutiques. Une attention particulière devra être portée à certains types.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du sein, Survie, Facteurs pronostiques, République du Bénin, Mortalité
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Vol 69 - N° S1
P. S69-S70 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.