La chirurgie palliative des cardiopathies congénitales a pour but d'améliorer la situation hémodynamique d'un patient porteur de malformation cardiaque, sans modifier l'anatomie de l'anomalie elle-même. Après avoir joué un rôle majeur dans la prise en charge des cardiopathies congénitales, la place de la chirurgie palliative s'est progressivement réduite devant le développement de la chirurgie correctrice de première intention. Toutefois, il persiste des situations dans lesquelles des interventions palliatives sont indiquées, le plus souvent comme solution temporaire, rarement comme solution définitive. Il est donc indispensable de parfaitement connaître les indications, les techniques et les résultats de ces interventions, d'autant plus que la qualité de la chirurgie palliative peut influencer grandement le pronostic chirurgical final. Parmi les nombreuses techniques décrites, ne sont présentées dans ce chapitre que celles qui sont, aujourd'hui, couramment utilisées. Certaines interventions ont pour but d'augmenter un débit pulmonaire insuffisant responsable de cyanose : anastomoses systémico-pulmonaires (essentiellement, anastomose de Blalock modifiée et anastomose centrale), anastomoses ventriculo-pulmonaires (dans de nombreux cas d'atrésie valvulaire pulmonaire) ou anastomoses cavo-pulmonaires. Un débit pulmonaire excessif responsable de défaillance cardiaque peut être réduit par un cerclage de l'artère pulmonaire (avec ses différentes variantes). Enfin, certaines interventions palliatives s'adressent à des indications spécifiques : amélioration du mixing intracardiaque, préparation du ventricule gauche, palliation de l'hypertension artérielle pulmonaire. Les indications actuelles de la chirurgie palliative doivent être discutées en milieu médicochirurgical, en tenant compte du développement des gestes de cathétérisme interventionnel comme alternative ou complément à l'approche chirurgicale.