Malgré les efforts réalisés dans le domaine de la prévention, les traumatismes de la face tels que : plaies ou brûlures des tissus mous, traumatismes osseux et alvéolodentaires et morsures de chiens restent relativement fréquents chez l'enfant. Ces traumatismes sont le plus souvent pris en charge initialement par un médecin, un pédiatre ou un urgentiste non spécialiste de la face. Il est indispensable de connaître les principaux symptômes qui permettront d'orienter le diagnostic et de prescrire les examens complémentaires indispensables, et les principaux gestes et interventions qui relèvent d'une prise en charge par un chirurgien spécialisé soit en urgence, soit le plus souvent de façon différée. Les principales situations nécessitant une prise en charge en urgence par un praticien spécialisé sont : les plaies hémorragiques, les plaies délabrantes, en particulier par morsures, les fractures du cadre orbitaire avec incarcération de muscle oculomoteur (typiquement la fracture en trappe) et toute situation suspecte de maltraitance. Les plaies endo-buccales passent souvent inaperçues et peuvent être secondaires à des gestes extérieurs rentrant dans le cadre de la maltraitance. Le praticien, même non spécialiste, doit ainsi reconnaître les situations suspectes de maltraitance, devant des circonstances accidentelles troublantes pour l'âge, une anamnèse peu claire, des lésions non concordantes avec la description des modalités de l'accident et/ou devant la présence de lésions traumatiques d'âges différents. Depuis la loi du 5 mars 2007 réformant la Protection de l'enfance, la création de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) permet de recueillir et d'évaluer toutes les informations préoccupantes relatives à un mineur en danger ou en risque de l'être.