Les violences politiques peuvent pousser sur les routes de l’exil là où les soutiens amicaux, familiaux et culturels sont moins présents et les adversités se vivent par conséquent souvent seules. Ces bouleversements existentiels affectent les sexualités des personnes survivant ces violences. Pourtant, celles-ci sont rarement au cœur des parcours de soin posttraumatique.

Nous proposons d’étudier les enjeux clinique et politique des sexualités dans l’après trauma pour des populations migrantes et racisées. À partir d’illustrations tirées de nos expériences cliniques, nous proposons de présenter nos approches psychothérapeutiques écosociale et transculturelle afin de discuter les sexualités au regard de la notion de relationnalité et de la façon dont celle-ci se traduit en termes de parentalité et de conjugalité.

Nous présentons une pratique psychothérapeutique narrative et relationnelle prenant en considération les aspects psychologiques, sociaux et politiques du trauma. Nous proposons trois vignettes de personnes exilées qui se questionnent dans l’après trauma autour de leur sexualité, identité et capacité à faire famille. Ce travail autour de la relation est un travail intersubjectif informé par le contexte en proposant des interventions culturellement sensibles.

Pour les populations ayant eu l’expérience de violences sociales et politiques, le trauma se manifeste dans leurs vies dans leurs aspects sociaux et intimes. Ce qui vient faire le lien entre l’intime et le politique est la relationnalité. Celle-ci peut faire écho aux difficultés à créer des relations de confiance et peut se manifester dans les difficultés d’adaptation, mais aussi dans des enjeux familiaux, conjugaux et sexuels.

Political violence can put individuals on the road of exile where friends, family and cultural supports are less present and therefore adversity is often experienced alone. These existential upheavals affect the sexualities of survivors of violence. However, these are rarely at the heart of the post-traumatic care plan.

This article proposes to study the clinical and political issues regarding posttraumatic sexuality for migrant and racialized populations. Based on clinical illustrations, we propose to present our psychotherapeutic eco-social and cross-cultural approaches in order to discuss sexuality in relation to the notion of relationality and the way it is translated in terms of parenthood and conjugality.

This article presents a narrative and relational psychotherapeutic practice that takes into consideration the psychological, social and political aspects of trauma. We propose three vignettes of exiled people who question themselves in the aftermath of trauma surrounding their sexuality, identity and ability to build a family. This relational practice is an intersubjective work informed by the context by proposing culturally sensitive interventions.

For people who have experienced social and political violence, trauma manifests itself in their lives: in social and intimate aspects. The link between the intimate and the political is relationality. This can echo the difficulties in creating trusting relationships and can manifest itself in difficulties of adaptation, but also in family, conjugal and sexual issues.