Impact du renforcement de la réglementation de prescription du zolpidem sur le type consommation : analyse en classes latentes à partir de données de remboursement de soins - 09/06/21
Résumé |
Introduction |
Ces dernières années, le zolpidem a été le médicament hypnotique le plus prescrit en France et a également fait l’objet de multiples rapports de mésusage, d’abus et de dépendance. Devant ces risques, les médecins ont été informés en janvier 2017 qu’à partir d’avril 2017 la prescription du zolpidem devait obligatoirement être réalisée sur ordonnance sécurisée. L’étude ZORRO (ZOlpidem et Renforcement de la Règlementation des Ordonnances) a été mise en place pour évaluer l’impact global du changement règlementaire à partir d’une analyse de données de l’Assurance maladie et à partir d’une étude de terrain. L’objectif de l’étude présentée ici était d’évaluer l’impact de la mesure sur le type de consommation du zolpidem à partir de données de remboursement de soins.
Matériel et méthodes |
Nous avons inclus tous les patients ayant au moins un remboursement de zolpidem avant et/ou après le changement règlementaire à partir de l’Échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB). À partir des données de remboursement de soins, nous avons construit différents indicateurs afin de caractériser le type de consommation tels que : la durée de traitement, le nomadisme médical, le nomadisme pharmaceutique, la surconsommation, la coprescription d’autres médicaments hypnotiques ou anxiolytiques, la prescription par un psychiatre, la présence d’une comorbidité psychiatrique. Une analyse en classes latentes a été réalisée chez les consommateurs réguliers de zolpidem (au moins deux délivrances dans chaque période d’étude) avant et après la réglementation pour identifier des profils de consommation.
Résultats |
Au total, 15 550 consommateurs de zolpidem ont été analysés avant la mise en place de la mesure et 8301 après. Globalement, les habitudes de prescription ont évolué après la réforme : moins de prescriptions par patient (nombre de patients avec au moins deux délivrances quasiment divisé par deux) et moins de prescriptions concomitantes d’autres médicaments hypnotiques ou anxiolytiques. Chez les patients qui consommaient sur les deux périodes, nous avons également observé une diminution de la fréquence de nomadisme pharmaceutique (2,1 % à 1,6 %), nomadisme médical (1,1 à 0,7 %) et surconsommation (24,2 % à 20,1 %). Parmi les patients ayant au moins deux délivrances de zolpidem, nous avons identifié les 3 mêmes profils de consommateurs de zolpidem avant et après la réforme :
– les consommateurs non problématiques (70–73 %),
– les consommateurs avec une comorbidité psychiatrique associée (25–28 %),
– les consommateurs potentiellement problématiques (2 %) (fréquence élevée de nomadisme pharmaceutique, nomadisme médical et surconsommation).
Le profil de consommateurs potentiellement problématiques, bien que toujours présent après la réforme, représentait un nombre absolu de patients moins important après la réforme.
Conclusion |
En conclusion, le renforcement de la réglementation de prescription du zolpidem a eu un impact positif sur la consommation du zolpidem. Cet impact devra néanmoins être réévalué avec plus de recul car l’arrêt ou la diminution de la consommation de zolpidem peuvent être longs, spécifiquement chez les utilisateurs chroniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 69 - N° S2
P. S105-S106 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.