Hospitalisations pour neutropénie fébrile chimio-induite en France en 2018 : impact clinique et caractéristiques des patients à partir des données de la base PMSI - 09/06/21
Résumé |
Introduction |
La neutropénie fébrile (NF) est une complication sévère et relativement fréquente de l’administration de la chimiothérapie. À partir des données issues de la base de données hospitalières nationale « programme de médicalisation des systèmes d’information » (PMSI), l’objectif de ce travail est d’estimer l’impact clinique et économique induit par les hospitalisations pour NF, en termes de nombre de patients hospitalisés, nombre de séjours, mortalité intra-hospitalière et coûts par séjour.
Matériel et méthodes |
Un algorithme a été développé pour sélectionner dans la base PMSI les patients traités par chimiothérapie entre décembre 2017 et novembre 2018 (première année de traitement) et ayant été hospitalisés pour NF entre décembre 2017 et décembre 2018, avec un mois maximum entre les deux séjours. Les coûts ont été valorisés selon le tarif. Les facteurs susceptibles d’influencer la mortalité ont été analysés à l’aide d’un modèle de régression logistique sur un sous-groupe de patients.
Résultats |
En 2018, une hospitalisation pour NF a concerné 12 961 nouveaux patients, représentant un taux d’hospitalisation de 7,3 % chez les patients nouvellement diagnostiqués d’un cancer et traités par chimiothérapie. Ce taux variait selon le type de cancer, de 6,3 % pour les tumeurs solides à 12,9 % pour les tumeurs hématologiques. Au total, 18 093 séjours avec NF ont été générés, soit en moyenne 1,4 séjour par patient, d’une durée moyenne (écart-type) de 9,6 (±13,2) jours. Le coût moyen d’un séjour par patient était de 4 550 € (4 189 € pour les tumeurs solides et 5 533 € pour les tumeurs hématologiques). Au total,1267 décès intra-hospitaliers sont survenus, correspondant à un taux de mortalité de 9,8 %. Ce taux variait selon le type de cancer, de 7,3 % pour les tumeurs hématologiques à 10,1 % pour les tumeurs solides. Les caractéristiques qui influençaient significativement la mortalité étaient : le sexe masculin (odds ratio ajusté sur les autres variables [OR] : 2,1), l’âge (OR : 1,3 pour une augmentation de 10 ans), le cancer pulmonaire (OR : 2,3 chez les femmes et 1,6 chez les hommes vs le cancer colorectal), le cancer de l’estomac (OR : 3,9 chez les femmes), le cancer du sein (OR : 1,9 chez les femmes), le lymphome non hodgkinien (OR : 0,5 chez les hommes), la durée de séjour pour chimiothérapie supérieure à 2jours (OR : 1,8), la présence d’un recours à la réanimation (soins intensifs ou continus) en NF (OR : 5,4), le type d’établissement (CHU/CHR : 0,6 vs CH) et certaines régions (OR : 2,7 en Franche-Comté et Basse-Normandie, 2,3 en Auvergne, 2,1 en Aquitaine et 2,0 en Nord-Pas-de-Calais vs Alsace).
Conclusion |
L’impact clinique et économique induit par la NF chez les patients atteints de cancer et traités par chimiothérapie est considérable au cours de la première année de traitement.
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Vol 69 - N° S2
P. S90 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.