Significations cliniques des anticorps anti-RNP au cours du lupus érythémateux systémique - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune caractérisée par la production de plusieurs auto-anticorps. Le profil immunologique des patients atteints de LES a fait l’objet de nombreuses publications qui se sont intéressées de manière exhaustive à la prévalence des différents auto-anticorps et les associations clinico-immunologiques. L’objectif de notre travail est d’étudier en particulier la prévalence des anticorps anti-RNP et leurs significations cliniques.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique des patients suivis pour un LES sur une période de 16 ans (2005–2020) aux services de médecine interne et de rhumatologie dans la région de Monastir au centre de la Tunisie. Seuls les patients qui avaient des AAN positifs avec un typage étaient inclus. La recherche des anticorps anti-RNP était réalisée par méthode ELISA.
Résultats |
Nous avons colligé 203 patients dont 184 femmes et 19 hommes. Parmi eux 70 patients soit 34,4 % avaient des anticorps anti-RNP positifs. Ils étaient 65 femmes et 5 hommes. L’âge moyen était égal à 38 ans. Les anticorps anti-RNP étaient significativement associés au phénomène de Raynaud (p=0,002), à la pneumopathie interstitielle diffuse (p=0,05), à l’atteinte articulaire (p=0,013) et à la lymphopénie (p=0,034). Par ailleurs, aucune association significative n’était trouvée avec la fièvre, l’atteinte cardiaque, l’atteinte rénale et l’atteinte neurologique. Les anticorps anti-RNP étaient significativement plus fréquents chez les patients ayant une sclérodermie systémique (p=0,025) ou une thyroïdite d’Hashimoto (p=0,027) associées au LES. Aucune association n’était trouvée entre ces anticorps et le profil évolutif de la maladie.
Discussion |
Les significations cliniques des anticorps anti RNP restent toujours un sujet controversé. En effet, ils peuvent être positifs dans maintes connectivites tel ; le LES, la sclérodermie systémique, le syndrome de Sjögren, et le syndrome de Sharp. Ils étaient détectés chez 13 % à 50 % des patients ayant un LES. Dans notre étude leur prévalence était égale à 34,4 %. Ils étaient significativement plus fréquents chez les patients ayant un phénomène de Raynaud, une pneumopathie interstitielle diffuse, une atteinte articulaire et une lymphopénie. Certaines associations retrouvées dans notre étude étaient classiques et cités dans la littérature. Il s’agit de l’association au phénomène de Raynaud et à la pneumopathie interstitielle diffuses. Ainsi, la demande systématique d’une imagerie thoracique serait justifiée.
Conclusion |
Malgré la variété des manifestations cliniques associées à la présence des anticorps anti-RNP, rares sont les études qui se sont intéressées aux significations cliniques de ces anticorps. Leur étude dans des cohortes plus larges serait très utile.
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Vol 42 - N° S1
P. A106-A107 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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