Complications infectieuses au cours du lupus érythémateux systémique : cohorte de 101 patients - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Les complications infectieuses sont fréquentes au cours du lupus érythémateux systémique (LES) et constituent l’une des principales cause de morbi-mortalité au cours de cette pathologie. Le but de notre étude est de déterminer la fréquence de ces complications infectieuses chez les patients atteints de LES ainsi que les caractéristiques clinico-biologiques, thérapeutiques et évolutives.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive menée des dossiers de patients atteints de LES (SLICC2012 et/au ACR EULAR) hospitalisés dans un service de médecine interne sur une durée de 15 ans ayant présenté au moins une complication infectieuse au cours du suivi.
Résultats |
Parmi 234 patients atteintes de LES, 101 avaient présenté au moins une complication infectieuse (43,1 %). Il s’agissait de 93 femmes et huit hommes (genre ratio F/M=11,6). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 40±11,68 ans. Cliniquement les patients avaient une atteinte cutanée (94 %), articulaire (70 %), rénale (51 %) et une sérite (31 %). L’atteinte hématologique notée chez 85,1 % des patients était dominée par la lymphopénie (80 %). La thrombopénie et l’anémie hémolytique étaient rapportées chez 38 % et 31 % des patients respectivement. Les anticorps anti-nucléaires et anti-DNA natif étaient positifs chez tous les patients. Pour les autres anticorps notés, il s’agissait des anticorps anti-sm (61 %), anti-SSA (27 %), anti-nucléosomes (15 %), anti-histone (14 %) et anti-ribosome (3 %). Sur le plan thérapeutique, 93 % des patients recevaient une corticothérapie associée à un traitement immunosuppresseur type cyclophosphamide (23 %), azathioprine (29 %), mycophénolate mofénil (4 %) ou méthotrexate (2 %), et 86 % des patients recevaient des antipaludéens de synthèse. Les complications infectieuses étaient concomitantes à des poussées lupiques chez tous les patients. Elles étaient révélatrices du diagnostic chez 8 % des patients. Les localisations infectieuses étaient urinaires (51 %), broncho pulmonaires (22 %), cutanées (17 %), digestives (15 %), méningée (2 %) et articulaire(2 %). Une septicémie était notées chez neuf patients. Les germes identifiés étaient : streptocoque à point de départ cutané (n=3), salmonelle (n=3) et le CMV(n=1). Les infections urinaires étaient majoritairement communautaires(84 %). Les germes incriminés étaient l’Escherichia coli(n=34),Klebsiella pneumoniae(n=9), Mycobacterium tuberculosis(n=4), Chlamydia trachomatis(n=1),Acinetobacter baumanii (n=1),Enterococcus faecalis(n=1),Salmonelle (n=1), Corynebacterium(n=1),BGN(n=1) et Proteus mirabilis(n=1). Les infections broncho pulmonaires étaient toutes communautaires. Elles étaient causées par un germe banal (85 %), par Mycobacterium tuberculosis (10 %) et par un Acinetobacter baumanii (5 %). Les infections digestives étaient une candidose buccale et oesophagienne(n=11), une diarrhée à Giardiasis lambliasis(n=1), une colite à CMV(n=1) etune hépatite virale B (n=1). Un patient avait une méningite à Mycobacterium tuberculosis et un autre avait une arthrite septique à Salmonelle. L’évolution était favorable chez 80 % des patients. Deux patients étaient transférés en réanimations et quatre décédés.
Conclusion |
Les infections constituent les complications les plus redoutables au cours de l’évolution du LES. Ainsi, elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital soit par la gravité du tableau infectieux ou par les poussées qu’elles peuvent déclencher. Leur survenue au cours de cette pathologie est certes favorisée par le traitement immunosuppresseur mais aussi par une prédisposition aux infections spécifique au lupus.
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Vol 42 - N° S1
P. A111-A112 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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