La Tuberculose au cours du lupus érythémateux systémique - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES) présentent un risque élevé de tuberculose (TBC) en raison de leur statut immunodéprimé ainsi la prise de traitements immunosuppresseurs. Notre objectif était d’étudier les caractéristiques et les facteurs associés à l’infection à Mycobacterium Tuberculosis chez des patients atteints d’un LES.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective portant sur 370 patients atteints d’un LES et suivis dans un service de médecine interne sur une période de 20 ans. Les patients ayant développé une tuberculeuse au cours de leur suivie ont été inclus.
Résultats |
Parmi nos patients atteints d’un LES, 3,5 % ont développés une tuberculose (12 femmes et un homme). L’âge moyen au moment du diagnostic de la tuberculose était 43,9±11 ans. Un niveau socio-économique bas était trouvé chez huit patients. Une tuberculeuse pulmonaire était notée chez deux patientes. La tuberculose était extra-pulmonaire chez 11 patients ; urogénitale (n=4), ostéo-articulaire (n=3) et était disséminée chez quatre patients dont une révélée par une lésion gingivale ulcéro-bourgeonnante. Le tableau clinique comprenait des signes d’imprégnations tuberculeuses (n=3), une fièvre (n=5), une toux (n=2), une ulcération gingivale (n=1), une arthrite du genou (n=1), des rachialgies inflammatoires (n=2) et une leucocyturie aseptique (n=4). L’intradermo-réaction à la tuberculine était positive dans un cas sur dix. La recherche de bacille de Koch était positive dans neuf cas dans des différents prélèvements (crachats, urine, liquide articulaire, ponction pleurale). Le granulome tuberculoïde était objectivé à l’examen anatomopathologique de biopsies de sites spécifiques dans six cas (synoviale, disque intervertébral, pièce de néphrectomie, gencive et adénopathies). La biologie montrait une CRP augmentée (n=9), une lymphopénie (n=5) et une hypo-albuminémie (n=9). Les manifestations du LES chez ces patients comportaient des atteintes hématologiques (n=12), rénales (n=7), neurologiques (n=5) et articulaires (n=13). Dix patients avaient été traités par immunosuppresseurs : cyclophosphamide relayé par l’azathioprine (n=6), cyclophosphamide (n=1) ou azathioprine seul (n=3) dont six étaient encore traités par immunosuppresseur au moment de survenu de la tuberculose. La dose journalière moyenne de prednisone était de 16,9±14,7mg. Au moment de l’infection, la durée moyenne d’évolution de la LES était de 5,9±4,6 ans. La médiane du délai diagnostique était de 4 mois (extrêmes 1 et 24). L’évolution après traitement antituberculeux était favorable chez 11 patients et deux patients étaient décédés.
Conclusion |
La particularité de l’infection tuberculeuse chez les patients atteints d’un LES est la fréquence élevée des atteintes extra-pulmonaires avec des délais de diagnostic relativement longs. Les manifestations cliniques sont souvent atypiques et intriquées avec celles du lupus expliquant le retard de diagnostic. Les facteurs favorisants sont les formes sévères de LES avec atteinte multiviscérale et la prise d’immunosuppresseur.
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Vol 42 - N° S1
P. A112 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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