Limites de la gestion thérapeutique des maladies inflammatoires auto-immunes au cours de la COVID-19 - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Le début de l’année 2020 était marqué par l’émergence d’un nouveau virus SARS-CoV-2. L’importance de sa virulence et sa contagion rapide ont poussé les autorités sanitaires dans plusieurs pays du monde à prendre des mesures de précautions allant jusqu’au confinement total. Ces mesures ont limité l’accès aux soins en milieu hospitalier pour les pathologies chroniques, les maladies inflammatoires auto-immunes (MIA) en font partie.
Patients et méthodes |
Étude prospective multicentrique intéressant les patients suivis pour MIA sous traitement immunosuppresseurs per os et/ou intraveineux au long cours consultant après la première vague les services de rhumatologie et de médecine interne.
Résultats |
Il s’agit de 142 patients suivis pour : rhumatismes inflammatoires chroniques 47,9 % (polyarthrite rhumatoïde 33,1 %, spondyloarthrite ankylosante 14,1 % et rhumatisme psoriasique 0,7 %) connectivites 23,9 % (lupus érythémateux systémique 9,2 %, myopathies inflammatoires 6,3 %, sclérodermie 3,5 %, syndrome de Gougerot Sjörgen 3,5 % et connectivite mixte 1,4 %) et vascularites 28,2 % (Maladie de Behçet 14,8 %, vascularites à ANCA 7,8 % et autres vascularites 5,6 %). L’âge moyen était à 54,5 ans (25–84) et le sex ratio était 0,4 (41 Hommes, 101 Femmes). Une stabilisation et/ou régression des manifestations de la maladie était observée chez 66,9 % et une aggravation chez 33,1 %. La majorité des patients (n=124) n’avait pas consulté au cours de confinement soit un retard d’une seule consultation de contrôle pour : peur de contagion à l’hôpital (n=78) ou de contagion en utilisant les moyens de transport (n=46). Le traitement de fond (méthotrexate, salazopyrine, léflunomide, azathioprine, mycophenolate mofetil et corticothérapie) était poursuivi chez la majorité des patients (n=116). Le traitement de fond injectable en intra-veineux ou en sous-cutané (cure de biothérapie ou de cyclophosphamide) était interrompu chez 40 patients : volontairement pour risque d’immunodepression (n=23) involontairement pour problèmes de renouvellement des prescriptions par les pharmacies ou les caisses d’assurance maladie (n=17). Les antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine et chloroquine) étaient indisponibles (n=22) ou délivrés avec des mesures supplémentaires de vérification d’indication (n=10).
Conclusion |
La pandémie a influencé le circuit de distribution de traitement des MIA et a limité l’accès des patients à leur traitement de fond. Cependant un accompagnement et une éducation thérapeutique adéquate sont nécessaires pour les patients réticents vis-à-vis leur traitement de fond.
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Vol 42 - N° S1
P. A119-A120 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.