S'abonner

Diagnostic à l’âge adulte d’un déficit immunitaire primitif avec candidose récurrente : la mutation « gain de fonction » du gène STAT 1 - 11/06/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.03.083 
A. Otiniano 1, , J. Gottlieb 1, C. Picard 2, O. Lambotte 3
1 Médecine interne et immunologie clinique, hôpital Bicêtre AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre 
2 Centre d’étude des déficits immunitaires (cedi), hôpital Necker, Paris 
3 Service de médecine interne, 78, rue du Général Leclerc, Le Kremlin-Bicètre 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le diagnostic de déficit immunitaire primitif (DIP) se fait rarement à l’âge adulte. Devant un contexte familial d’infections répétées et une première enquête étiologique négative, une exploration génétique en centre de référence permet d’identifier de nouvelles pathologies. Nous rapportons ici une famille atteinte d’un DIP lié à une mutation hétérozygote gain de fonction du gène STAT1.

Observation

Un jeune homme de 26 ans consulte pour une aphtose récurrente et des candidoses cutanéo-muqueuses à répétition. Son histoire infectieuse débute à l’âge de 2 ans par des bronchites à répétition, en moyenne 2 par an, justifiant des traitements antibiotiques répétés S’enchaînent par la suite une pneumopathie, des candidoses buccales et inter fessière récurrentes, une rhinorrhée chronique, un herpès labial récurrent, un épisode d’abcès cervical sous cutané et des épisodes de blépharite et de chalazion à répétition. Il a des épisodes d’aphtoses buccales généralisées invalidantes récurrentes, tous les ans depuis ses 21 ans contrôlés par corticothérapie orale. Le bilan éthologie des aphtoses avait retrouvé une PCR herpès positive sur les prélèvements jugaux, la biopsie des lèvres ne montrant pas d’argument pour une pathologie bulleuse. Sa sœur a les mêmes symptômes d’aphtose répétée, de candidoses récidivantes, associées à des pneumopathies à répétition depuis l’enfance ayant conduit à une lobectomie, et des verrues récurrentes sur les mains et les pieds. Leur mère fait des infections à candida récurrentes et est suivie pour une micropolyangite. Ces patients ont donc un phénotype de déficit immunitaire combiné, affectant l’immunité innée et les immunités cellulaire et humorale. Les bilans biologiques de ces deux patients montrent une numération sanguine, un taux de gammaglobulines, des taux d’IgG, IgA, IgM et des sous-classes d’IgG normaux. Les sérologies VIH sont négatives. Un bilan plus poussé chez le frère a montré une lymphopénie T CD4 modérée (691/mm3 rapport CD4/CD8 à 1,4), une diminution du pool de lymphocyte B mémoire switchés en valeur absolue et une augmentation du pool des lymphocytes T CD8 de phénotypes LGL CD57+ et CD56±. Chez lui, les sérologies post vaccinales réalisées montrent une sérologies B négative malgré 3 vaccinations, des taux d’anticorps anti tétaniques bas, mais des anticorps anti rougeole détectables. Devant ce premier bilan de déficit immunitaire infructueux, il est organisé un bilan plus poussé au Centre d’étude des déficits immunitaires. Une analyse NGS met en évidence une mutation hétérozygote gain de fonction de STAT 1. La même mutation est retrouvée chez sa sœur.

Conclusion

Les histoires familiales d’infection récurrentes à candida et à herpès sont des tableaux évocateurs de déficits immunitaires primitifs et les mutations gain de fonction hétérozygote de STAT 1 en sont une nouvelle cause [1]. Le tableau clinique de ces mutations associe infections bactériennes, fongiques, virales mais aussi un surrisque de pathologies auto-immune/auto-inflammatoire et d’anévrismes. Cette observation permet aussi de souligner qu’un DIP est souvent lié à un défaut par perte de fonction du gène, mais que des mutations gain de fonctions existent aussi.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 42 - N° S1

P. A129 - juin 2021 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Causes et conséquences des infections urinaires à Escherichia coli multirésistantes
  • F. Hammami, M. Koubaa, A. Chakroun, F. Smaoui, C. Marrakchi, K. Rekik, M. Ben Jemaa
| Article suivant Article suivant
  • Étude de l’observance thérapeutique chez des patients sous corticothérapie prolongée
  • I. Chabchoub, R. Ben Salah, C. Donia, F. Frikha, N. Regaieg, Z. Bahloul

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.