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Pustulose exanthématique aiguë généralisée induite par la terbinafine - 11/06/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.03.094 
S. Gara , A. Zaouak, H. Hammami, S. Fenniche
 Service de dermatologie, Hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) est une toxidermie sévère survenant souvent après une sensibilisation retardée d’origine médicamenteuse. La terbinafine est un antifongique largement prescrit en dermatologie. Son utilisation peut se compliquer d’effets indésirables cutanés comme la PEAG et le psoriasis pustuleux généralisé (PPG). Nous rapportons quatre observations de PEAG induite par la terbinafine avec une évolution vers un PPG dans deux cas.

Résultats

Il s’agissait de 3 femmes et un enfant d’âge respectif de 6, 55 (2 cas) et 56 ans. Un antécédent de psoriasis en plaque était noté dans un cas. Les patients avaient présenté une éruption cutanée fébrile après prise de terbinafine par voie orale. Les délais respectifs étaient de 5jours, 24heures, 7 et 21jours. L’examen physique objectivait, dans tous les cas, un érythème oedémateux généralisé, parsemé d’une multitude de pustules, de petite taille, non folliculaires, à base érythémateuse, prédominant au tronc et aux plis axillaires et inguinaux avec signe de nikolsky négatif et sans atteinte muqueuse. Une hyperleucocytose à prédominance neutrophile étaient associée dans tous les cas. Il n’y avait pas d’atteinte hépatique et rénale. La biopsie cutanée retrouvait, dans tous les cas, des pustules spongiformes sous cornées et intra épidermiques avec quelques nécroses kératinocytaires isolées (2 cas), un oedème et un infiltrat dermique à polynucléaires neutrophiles et éosinophiles. Il n’y avait pas d’acanthose ni parakératose. Le diagnostic de PEAG était retenu dans tous les cas selon les critères EuroSCAR. L’arrêt de la terbinafine avec le traitement symptomatique par les dermocorticoïdes et antihistaminiques était associé à une évolution favorable en moins de 15jours avec survenue d’une desquamation en large lambeau dans tous les cas. La réapparition de poussées pustuleuses avec érythème généralisé et fièvre, un mois après, était survenue dans 2 cas. La biopsie cutanée montrait une acanthose épidermique psoriasiforme avec parakératose compacte, des pustules sous cornées, un infiltrat inflammatoire dermique à polynucléaires neutrophiles et une dilatation des capillaires dermiques. Cet Aspect était compatible avec un PPG. Le diagnostic de PEAG induite par la terbinafine et évoluant vers un PPG était retenu dans ces 2 cas. L’évolution était favorable sous acitrétine.

Discussion

Selon les données de la littérature, il existe seulement une trentaine de cas colligés de PEAG induite à la terbinafine dont 2 cas de survenue pédiatrique. Chez nos patients, le diagnostic était certain devant la notion de prise de médicament précédent l’éruption, les données histologiques et évolutives. Les délais de survenue plus tardifs sont expliqués par les propriétés pharmacocinétiques de la terbinafine qui s’accumule de façon prolongée dans le stratum corneum et les phanères. Ce délai varie, selon les publications, d’un à 44jours. La récurrence des poussées pustuleuses avec la présence à la biopsie d’une acanthose, parakératose et dilatation capillaire ont permis de poser le diagnostic de PPG dans 2 cas. Le PPG et PEAG présentent des similitudes cliniques et histologiques et peuvent être déclenché par la terbinafine. Leur survenue chez un même patient implique des voies de signalisation moléculaire communes, principalement les mutations ILR36Ra et CARD14.

Conclusion

Ces observations illustrent un effet indésirable rare de la terbinafine qui mérite une attention particulière, avec comme particularités des délais de survenue tardifs, un cas pédiatrique et une évolution possible vers un PPG.

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