Facteurs prédictifs de mauvaise réponse biochimique à l’acide ursodésoxycholique au cours de la cholangite biliaire primitive - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
La cholangite biliaire primitive (CBP) est une maladie auto-immune qui affecte les petits canaux biliaires. Le seul traitement actuellement disponible dans notre pays est l’acide ursodésoxycholique (AUDC). Ce dernier ralentit la progression histologique et améliore la survie à long terme. Cependant, tous les malades ne répondent pas favorablement au traitement par l’AUDC, et ces non répondeurs ont une espérance de vie inferieure à celle de la population générale. Différents scores définissant la réponse au traitement par l’AUDC ont été proposés, dont le plus connu est le score de Paris.
L’objectif de cette étude était de déterminer les facteurs prédictifs de mauvaise réponse biochimique à l’AUDC au cours de la CBP.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les patients suivis pour une CBP traités par l’AUDC à la dose de 13–15mg/kg sur une période de 15 ans (janvier 2004–janvier 2019). La réponse biochimique à l’AUDC a été évaluée par les critères de Paris II à 6 et 12 mois de traitement. Une analyse uni et multivariée a été réalisée pour déterminer s’il existe des facteurs prédictifs de réponse incomplète. Un p<0,05 était jugé significatif.
Résultats |
Trente patients ont été inclus dans l’étude : 27 femmes et 3 hommes, soit un sex-ratio de 0,1. L’âge moyen au moment du diagnostique de la CBP était de 53,4 ans (28–73 ans). Une ou plusieurs maladies auto-immunes étaient retrouvées chez 47 % des patients. Une hépatite auto-immune était associée à la CBP dans 23 % des cas (n=7). Au moment du diagnostic de la CBP, 46 % des patients (n=14) étaient déjà au stade de cirrhose. Cinq patients (17 %) ont développé une cirrhose au cours du suivi. La cirrhose était classée en Child-Pugh A dans 68 % des cas, B dans 21 % et C dans 11 % des cas. Pendant une durée moyenne de suivi de 63 mois (12–183 mois), le taux de complications hépatiques était de 40 % avec une prédominance de l’hémorragie digestive par hypertension portale (67 %) et de la décompensation ascitique (58 %). L’AUDC était prescrit chez 100 % des malades avec une dose moyenne de 925mg/jour (extrêmes 400–1200mg). Quatorze patients (47 %) avaient une réponse biochimique incomplète à 6mois de traitement selon les critères de Paris II. Les facteurs associés à une mauvaise réponse à 6 mois étaient en analyse univariée : la présence d’une hypertension artérielle (p=0,026) et une hépatite auto-immune associée (p=0,039). En analyse multivariée, une hépatite auto-immune associée était le seul facteur indépendant de réponse incomplète à 6mois (p=0,01). À un an de traitement, quatre patients (13 %) avaient une réponse biochimique incomplète. La présence d’une maladie auto-immune associée était le seul facteur indépendant de réponse incomplète à 12mois de traitement par AUDC (p=0,04).
Conclusion |
Dans notre étude, la présence d’une maladie auto-immune associée à la CBP particulièrement une hépatite auto-immune est significativement associée à une mauvaise réponse biochimique à l’AUDC.
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Vol 42 - N° S1
P. A166-A167 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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