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Cellulite de Wells à type d’œdème récidivant du visage : 3 cas - 11/06/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.03.208 
I. costedoat 1, , V. Leroy-Colavolpe 2, L. Dousset 3, M. Beylot-Barry 4, M.S. Doutre 5
1 Dermatologie, hôpital Saint-André–CHU de Bordeaux, Bordeaux 
2 Dermatologie, Centre hospitaliser de la cote basque, 13, avenue de l’interne jacques loeb, Bayonne, France 
3 Service de dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux 
4 Dermatologie, hôpital Saint-André–Groupe hospitalier Saint-André - CHU de Bordeaux, Bordeaux 
5 Dermatologie, hôpital Saint André, Bordeaux 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome de Wells est une dermatose éosinophilique rare, bénigne mais récidivante, dont les manifestations cutanées se caractérisent par un grand polymorphisme clinique. Nous en rapportons trois cas se manifestant par un oedème unilatéral récidivant du visage.

Observation

Cas 1 : Une patiente de 33 ans, sans antécédent ni traitement au long cours, consultait pour des poussées récurrentes d’œdème inflammatoire de l’hémiface droite, spontanément résolutives. Les bilans hématologiques, allergologiques et infectieux étaient normaux, de même que le scanner cérébral et l’IRM des parotides. Cas 2 : Une patiente de 76 ans consultait pour un placard érythémateux, infiltré, douloureux de la joue gauche, sans fièvre et récidivant. Lors du second épisode, on notait également des papules érythémateuses des membres inférieurs et sur le bilan biologique une hyperéosinophilie (0,95g/L). Cas 3 : Une patiente de 74 ans, diabétique de type 2, présentait des poussées d’œdèmes inflammatoires du visage, sans fièvre, résolutives en quelques jours. Le bilan biologique et allergologique était normal. Lors de la dernière poussée, des lésions vésiculo-crouteuses sur le sourcil et la main gauche étaient apparues. Dans les 3 cas, la biopsie cutanée des lésions faciales montrait un infiltrat dermique dense de polynucléaires éoinophiles s’étendant jusqu’à l’hypoderme, avec des images en flammèches chez 2 patientes. L’aspect clinique et les images histologiques faisaient retenir le diagnostic de syndrome de Wells. Les deux premières patientes étaient traitées par dapsone (50 à 100mg/J) avec une très bonne efficacité (suivi de 1 et 7 ans respectivement). Chez la 3e patiente, différents traitements dont les anti-histaminiques, les corticoïdes, la dapsone et l’omazilumab, ne permettaient pas d’éviter de nouvelles poussées.

Discussion

Le Syndrome de Wells ou cellulite à éosinophiles se manifeste le plus souvent par l’apparition brutale d’un ou plusieurs placards inflammatoires, simulant une dermo-hypodermite infectieuse. On observe aussi des lésions vésiculo-bulleuses, de grandes plaques annulaires ou encore des papulo-nodules infiltrés. Une éruption urticarienne est également décrite mais il y a seulement 5 cas rapportés d’œdèmes récidivants du visage uni ou bilatéraux, parfois à bascule. Cet aspect clinique est trompeur, pouvant mimer une cellulite infectieuse, d’autant qu’il y a parfois des manifestations systémiques (fièvre, myalgies) et biologiques (syndrome inflammatoire) rendant le diagnostic d’autant plus difficile. Celui-ci doit alors être posé sur un faisceau d’arguments comme l’absence d’amélioration sous antibiotiques, l’hyperéosinophilie sanguine (cependant inconstante) et des images histologiques évocatrices.

Conclusion

Les oedèmes inflammatoires récidivants du visage doivent être inclus dans les manifestations dermatologiques révélatrices d’un syndrome de Wells.

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Vol 42 - N° S1

P. A198-A199 - juin 2021 Retour au numéro
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