Impact de l’activité du lupus et des séquelles présentes au premier trimestre sur l’évolution des grossesses lupiques : résultats de l’étude prospective du GR2 - 11/06/21
GR2
Résumé |
Introduction |
La rémission et une faible activité de la maladie (Lupus Low Disease Activity State, LLDAS) semblent être essentielles pour obtenir une issue favorable à la grossesse au cours du lupus systémique. L’influence des séquelles n’est par contre pas connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la rémission, du LLDAS et des séquelles sur la survenue de complications obstétricales.
Patients et méthodes |
Les critères d’inclusion comprenaient :
– une grossesse évolutive à 12 semaines d’aménorrhée (SA) incluse dans l’étude prospective observationnelle du GR2 ;
– antérieure au15 juillet 2019 ;
– chez une patiente ayant un lupus systémique.
Les grossesses gémellaires étaient exclues. Une grossesse par patiente était analysée (la première répondant aux critères en cas d’inclusion multiple). Nous avons considéré les définitions suivantes : rémission selon DORIS [1 ], DORIA [2 ], SLEDAI-2K clinique=0 ; faible activité de lupus systémique (LLDAS) selon Frenklyn [3 ], séquelles définies selon l’échelle continue SLICC-Damage index (SLICC-DI) [4 ]. Les complications obstétricales étaient définies par le score composite suivant : mort fœtale in utero inexpliquée à ou au-delà de 12 SA, mort néonatale, prématurité (<37 SA) liée à une insuffisance placentaire et/ou petit poids pour l’âge gestationnel (PPAG) (≤3e percentile). Les poussées de lupus étaient définies selon le SFI [5 ]. Les analyses statistiques ont été réalisées sur STATA v. 16.1.
Résultats |
238 grossesses lupiques ont été analysées dont 34 (14,3 %) associées à un syndrome des antiphospholipides (SAPL). Le traitement comportait de l’hydroxychloroquine chez 234 (98,3 %) patientes. Une rémission clinique était présente chez 154 (64,7 %) et 147 (61,8 %) patientes selon les définitions respective de DORIA et DORIS. Le SLEDAI -2K clinique était égal à 0 chez 206 (86,5 %) patientes. Au 1er trimestre, le score SLICC-DI était égal à 0 chez 206 patientes (87,3 %, 2 données manquantes). Au moins une complication obstétricale était observée chez 34 patientes (14,3 %) dont une mort fœtale (n=7 ; 2,9 %), une prématurité avant 37 SA secondaire à l’insuffisance placentaire (n=22 ; 9,2 %), une seule morte néonatale (n=1 ; 0,4 %) et/ou un PPAG (n=5 ; 2,1 %). Lors de l’analyse logistique multivariée, deux différents modèles de régression ont été créés selon les facteurs significatifs de l’analyse univariée (p<0,1) et basés sur la littérature scientifique. L’augmentation de 1 point du SLICC-DI et la présence d’un anticoagulant circulant (ACC) au premier trimestre étaient significativement associées à la survenue de complications obstétricales (p=0,02 ; OR 1,8 ; 95 % IC : 1,1-2,9 ; p=0,001 ; OR 4,2 ; 95 % IC : 1,8-9,7 pour le modèle DORIA ; p=0,03 ; OR 1,7 ; 95 % IC :1,1-2,8 ; p=0,002 ; OR 3,7 ; 95 % IC : 1,6-8,7 pour le modèle LLDAS).
Conclusion |
En accord avec la littérature, la présence d’un ACC au 1er trimestre était associée à la survenue des complications obstétricales ultérieures. L’existence de séquelles évaluées par le SLICC-DI au début de la grossesse était également associée au risque de complications obstétricales. Nous n’avons pas observé d’impact déterminant de la rémission ou de la faible activité dans cette cohorte de patientes traitées en très large majorité par hydroxychloroquine et avec un lupus globalement pas ou peu actif.
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Vol 42 - N° S1
P. A29 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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