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Incidence des cancers du poumon et HPV-induits chez les personnes vivant avec le VIH - 11/06/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.03.301 
H. Chaussade 1, , F. Le Marec 2, G. Coureau 3, O. Leleux 2, D. Neau 4, E. Lazaro 5, B. Amadeo 3, P. Duffau 5, H. Ferrand 6, C. Courtault 7, A.S. Foucan 3, L. Wittkop 2, F. Bonnet 1
1 Médecine interne, Hôpital Saint-André, Bordeaux 
2 Inserm u1219, isped, Université de Bordeaux - Campus Carreire, Bordeaux 
3 Registre général des cancers de la gironde, Université de Bordeaux - Campus Carreire, Bordeaux 
4 Maladies infectieuses et tropicales, CHU Pellegrin Bordeaux, Bordeaux 
5 Médecine interne, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Bordeaux 
6 Service de maladies infectieuses, C.H. de Libourne, Libourne 
7 Service de médecine interne, C.H. d’Arcachon, La Teste-de-Buch 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les cancers représentaient la première cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), soit 34 % en France en 2010. Depuis la mise en place des traitements antirétroviraux (ARV), les cancers classant SIDA ont vu leur incidence diminuer alors que l’incidence des cancers non liés au VIH était stable ou augmentait durant la même période. Il a aussi été montré que les cancers non classant SIDA étaient plus fréquents chez les PVVIH que dans la population générale. L’objectif de notre étude était de comparer l’incidence des cancers du poumon et HPV-induits chez les PVVIH avec la population générale de Gironde entre 2010 et 2017.

Matériels et méthodes

Les données concernant les PVVIH proviennent de la cohorte prospective ANRS CO3 Aquitaine, incluant les PVVIH suivis en Aquitaine. L’incidence des cancers des PVVIH en Gironde était comparée à l’incidence des cancers issue du registre des cancers de Gironde.

Résultats

Entre 2010 et 2017, 68 patients parmi les 3572 suivis dans la cohorte avaient un cancer : 35 un cancer du poumon et 33 un cancer HPV-induit (18 oropharynx, 10 anus, 5 col de l’utérus). À l’inclusion dans la cohorte, il n’y avait pas de différence concernant le statut SIDA des patients mais 27,1 % des patients ayant un cancer avaient moins de 200/mm3 CD4 vs 15,1 % en l’absence de cancer, p=0,08. La médiane d’âge de survenue de ces cancers était 53 ans pour les hommes et 51 ans pour les femmes. Les taux d’incidence standardisés de cancer dans la cohorte/le registre des cancers (VIH+/VIH-) étaient 281,2/71,2 pour les 40-49 ans, 387,5/242,0 pour les 50-59 ans et 593,4/501,4 pour les plus de 60 ans. Le risque relatif (RR) de cancer chez les PVVIH était de 1,5 [Intervalle de confiance 95 % (IC95 %) : 1,3 ; 1,8] pour l’ensemble des cancers : 1,8 [IC95 % : 1,4 ; 2,2] pour les cancers du poumon et 1,3 [IC95 % : 1,0 ; 1,6] pour les cancers HPV-induits. Il était particulièrement élevé pour les patients entre 40 et 49 ans : 4,4 [IC95 % : 2,3 ; 8,4] pour les cancers du poumon et 3,7 [IC95 % : 2,1 ; 6,5] pour les cancers HPV-induits. Le RR était aussi particulièrement élevé pour les cancers du poumon chez femmes tous âges confondus : 1,8 [1,0 ; 3,2] vs 1,4 [1,1 ; 1,8] pour les hommes.

Conclusion

Notre étude confirme l’augmentation significative de risque de cancers du poumon et HPV-induits chez les PVVIH, touchant particulièrement les femmes et les sujets jeunes dans la strate d’âge [40-49 ans]. Cette augmentation peut en partie être expliquée par la prévalence élevée de tabagisme et d’exposition au virus HPV chez les PVVIH mais elle n’est pas suffisante car des études montrent la persistance de cet excès de risque après ajustement sur le tabac. L’immunodépression et l’activation immunitaire résiduelle ont été avancées pour expliquer ce surrisque, même si l’augmentation d’incidence de cancers non classant SIDA à l’ère du traitement ARV universel va à l’encontre de cette hypothèse. Ces résultats soulignent l’importance des mesures de prévention et de dépistage renforcé des cancers chez les PVVIH, en particulier chez les femmes.

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