Adénopathies médiastinales dans la sclérodermie systémique diffuse : une étude observationnelle sur 48 patients - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
La tomodensitométrie (TDM) thoracique est un examen essentiel pour la détection d’une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) dans le cadre de la sclérodermie systémique (ScS). Cependant, cet examen peut révéler des adénopathies médiastinales dont la signification reste incertaine dans cette maladie. Le but de cette étude était de décrire les adénopathies médiastinales au cours de la ScS diffuse, et d’évaluer leurs déterminants et impacts pronostiques.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective observationnelle monocentrique sur des patients atteints de ScS de forme cutanée diffuse ayant eu au moins une TDM thoracique au cours de leur suivi. Nous avons recueilli les caractéristiques générales des patients et de la première TDM thoracique disponible, ainsi que les données de TEP-TDM et d’histologie d’adénopathie médiastinale lorsqu’elles étaient réalisées. Nous avons également analysé la dernière TDM thoracique disponible et recueilli le devenir des patients (décès et/ou introduction d’un immunosuppresseur). Enfin, des analyses comparatives ont été réalisées entre les patients avec ou sans adénopathies médiastinales.
Résultats |
Parmi les 48 patients inclus, 30 (62,5 %) présentaient une PID et 23 (48 %) avaient au moins une adénopathie médiastinale. Le nombre médian d’adénopathies médiastinales par patient était de 3 [1-8], avec une taille moyenne de 11,7±1,7mm, principalement située dans la zone para-trachéale droite (22,8 % du nombre total d’adénopathies), la zone hilaire droite (20,3 %), et la zone sous-carinaire (15,2 %). La TEP-TDM montrait un hypermétabolisme des adénopathies médiastinales chez 11/15 patients (73,3 %) avec une SUVmax moyenne de 4±1,3. L’analyse histologique disponible chez 5 patients n’a jamais décrit de granulome ni de cellules tumorales. Il y avait davantage d’hommes (p=0,002) et d’exposition à la silice (p=0,001) chez les patients ayant au moins une adénopathie médiastinale. La PID était significativement plus étendue selon le score de Goh (p=0,03), et en utilisant un score semi-quantitatif pour le mixte verre dépoli-réticulations (p=0,01) et les anomalies globales (p=0,03) chez les patients ayant au moins une adénopathie médiastinale. Il n’y avait pas de différence concernant le nombre et la taille maximale des adénopathies médiastinales, ainsi que le score d’extension globale des PID entre la première et la dernière TDM thoracique. Dix patients (20,3 %) sont décédés et 37 patients (77,1 %) ont eu au moins un immunosuppresseur débuté au cours du suivi, sans différence significative entre les patients avec ou sans adénopathies médiastinales.
Conclusion |
Les adénopathies médiastinales sont fréquentes dans la ScS diffuse et sont généralement multiples, non volumineuses, modérément hypermétaboliques, et situées à la base des chaînes de ganglions lymphatiques médiastinaux. Aucun diagnostic de néoplasie ou de granulomatose n’a été posé au cours du suivi. Bien que corrélée à l’étendue de la PID, leur présence ne semble pas avoir de conséquence en termes de devenir chez ces patients. En l’absence de PID, la présence d’adénopathies médiastinales semble souvent s’expliquer par l’exposition à la silice.
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Vol 42 - N° S1
P. A89-A90 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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