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Rapport 21-05. Relations entre clinique et imagerie : état de la situation actuelle, propositions d’amélioration - 23/07/21

Relationships between clinicians and radiologists: State of the current situation, suggestions for improvement

Doi : 10.1016/j.banm.2021.05.004 
G. Morvan , A. Chays, V. Delmas
au nom de la

commission VI (Numérique et santé. Imagerie médicale)1

  Membres de la commission : Ardaillou, Aurengo, Bazex, Brunelle, Cabanis, Chays (Président), Delmas (secrétaire), Dubois, Dubousset, Giroud, Giudicelli, Julien, Legent, Malbert, Marescaux, Nordlinger, Spira, Tamraz, Vallancien, Cognat, Larédo, Morvan (rapporteur), Larangot-Rouffet, Mennecier.

 Académie nationale de médecine, 16, rue Bonaparte, 75006 Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

L’imagerie occupe une place de plus en plus importante dans la médecine moderne. La qualité des relations entre producteurs et consommateurs d’imagerie est donc essentielle. Or, la pratique quotidienne montre que ce n’est pas toujours le cas. Les premières difficultés survinrent dans les années 80 avec l’arrivée des images en coupes, matricielles, numérisées, et la révolution que cela entraîna : explosion du nombre d’images qui rendit leur reproduction intégrale impossible, évolution technologique vertigineuse qui impliqua l’intervention active d’un radiologue, consultation des images numériques par le biais d’un moyen informatisé, inégalement réparti, et enfin imagerie multimodale ajoutant encore un niveau de complexité au système. D’où l’apparition de difficultés relationnelles entre radiologues et cliniciens et des conséquences médicales et professionnelles que cela entraîna. Une rapide enquête a montré que seulement une demande d’imagerie sur sept était correctement libellée. Une telle indigence semble surtout liée à un manque de temps (la durée moyenne de la consultation d’un généraliste est de 15min), parfois de compétence, à de mauvaises habitudes et à une dépersonnalisation progressive des rapports professionnels. Dès lors le radiologue peut faire le travail du clinicien et se poser à lui-même la question qu’il imagine être celle du clinicien, avec le degré d’incertitude que cela implique, ou ne pas le faire : auquel cas sa réponse ne pourra être que vague, peu exploitable. Actuellement, le support physique des images ne sera bientôt plus qu’un souvenir, remplacé par un CD ou une adresse mail et un mot de passe, dont l’accès est de difficulté variable. Parfois aisé, souvent chronophage voire impossible du fait d’une grande inhomogénéité des logiciels de lecture et d’un déficit d’équipement informatique et de formation des cliniciens. Ceux-ci sont dès lors contraints de se fier au seul compte-rendu radiologique, de qualité inégale faute de renseignements cliniques, qui se limite trop souvent à une simple description des images observées, sans synthèse. Cercle vicieux. Dans ses recommandations, pour améliorer cet état de fait, l’Académie nationale de médecine demande donc aux cliniciens de décrire en une phrase ou deux l’objet de leur demande, aux radiologues de s’engager en faisant une synthèse et de continuer à fournir des images sur support physique jusqu’à la fin de l’époque de transition que nous traversons, aux industriels d’harmoniser leurs logiciels de lecture et aux caisses d’aider massivement les cliniciens, surtout libéraux, à investir dans un équipement informatique performant.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Imaging takes a more and more important place in modern medicine. Quality of relationship between producers and consumers of imaging is therefore essential. However, daily practice shows that this is not always the case. The first difficulties arose in the 1980s with arrival of cross-sectional digital imaging and the revolution that this brought about: explosion of the number of images that made their full reproduction impossible, stupendous technological development which involved the active intervention of a radiologist, consultation of digital images through computerized means, unevenly distributed, an finally multimodal imaging, adding a further level of complexity to the system. Hence the emergence of relationship difficulties between radiologists and clinicians, and the medical and professional consequences that this entailed. A quick survey shows that only one on seven imaging requests is correctly labeled. Such an indigence seems mainly linked to a lack of time (the average duration of the consultation with a general practitioner is 15min), sometimes of competence, bad habits and a gradual depersonalization of professional relationships. From then, other the radiologist do the job of the clinician and asks himself the question he imagines to be that of the clinician, with the degree of uncertainty that this implies, other he doesn’t, and his answer will be imprecise and of a little use. Currently, the physical media of medical images will soon be just a memory, replaced by CD or an email address with a password, whose access is of varying difficulty, sometimes easy, often time-consuming or even impossible due to the great inhomogeneity of reading software's and a lack of computer equipment and training of clinicians. They are therefore forced to solely rely on radiological reports, of unequal value for lack of clinical information, too often limited to a simple description of the images, without synthesis. Vicious circle. In its recommendations to improve this state of affairs, the French national Academy of medicine, therefore asks clinicians to describe in a sentence or two the purpose of their requests, radiologists to engage by making a synthesis in their reports and to continue to provide images on physical media until the end of the transitional period that we are going through, for manufacturers to harmonize their reading software's and to funds to massively help clinicians, especially in private practice, to invest in high-performance computer equipments.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Imagerie médicale, Pratiques professionnelles

Keywords : Medical imaging, Professional practices


Plan


 Un rapport exprime une prise de position officielle de l’Académie nationale de médecine. L’Académie dans sa séance du mardi 9 mars 2021, a adopté le texte de ce rapport par 103 voix pour, 4 voix contre et 17 abstentions.


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Vol 205 - N° 7

P. 683-693 - août 2021 Retour au numéro
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  • Rapport 21-04. Méconnaissance du cortex préfrontal
  • B. Dubois, B. Lechevalier, B. Bioulac, Commission Santé-Mentale-Neurosciences-Addictions
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  • Rapport 21-06. Réformer la recherche en sciences biologiques et en santé : partie I, le financement
  • Arnold Migus, Raymond Ardaillou, Patrick Berche, Christian Boitard, Bruno Clément, Patrick Couvreur, Patrice Debré, Patrick Netter, au nom d’un groupe de travail bi-académique de l’Académie nationale de pharmacie et de l’Académie nationale de médecine

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