Certains patients rapportent des troubles fonctionnels après guérison apparente de l’infection Covid-19. Cette présentation clinique a été dénommée COVID long. Nous présentons les résultats d’une analyse TEP cérébrale au 18F-FDG chez des patients avec un diagnostic biologique confirmé d’infection SARS-CoV-2 et des plaintes fonctionnelles persistantes au moins 3 semaines après l’infection initiale.

Les TEP cérébraux de 35 patients atteints de COVID long ont été comparés, en utilisant une analyse cerveau-entier à l’échelle de chaque voxel, à 44 sujets sains contrôlés pour l’âge et le sexe. Les anomalies TEP ont été confrontées aux caractéristiques des patients.

Par rapport aux sujets sains, les patients avec COVID long présentaient un hypométabolisme bilatéral fronto-basal incluant le bulbe olfactif, le lobe temporal droit comprenant l’amygdale et l’hippocampe s’étendant jusqu’au thalamus droit, le tronc cérébral bulbo-protubérantiel et le cervelet bilatéral (p-voxel<0,001, p-cluster<0,05 FWE corrigé). Ces clusters métaboliques étaient discriminants pour distinguer les patients des sujets sains (classification correcte à 100 %). Ils étaient associés à des plaintes fonctionnelles plus nombreuses et à la survenue des symptômes (anosmie, troubles cognitifs, douleurs, insomnie) (p<0,05). Le métabolisme du cluster frontal, qui comprenait le bulbe olfactif, était encore plus diminué chez les 7 patients traités par des médicaments ciblant ACE dans un contexte d’HTA (p=0,032) et moins diminué chez les 3 patients ayant effectué des irrigations nasales au stade inital (p<0,001). Cette étude démontre un profil d’hypométabolisme cérébral TEP chez des patients COVID long avec une infection SARS-CoV-2 démontrée biologiquement et des plaintes fonctionnelles persistantes plus de 3 semaines. Cet hypométabolisme implique le gyrus olfactif et les régions limbiques/paralimbiques connectées, étendues au tronc cérébral et au cervelet. Ces hypométabolismes sont associés aux symptômes, avec une valeur de biomarqueur pour identifier et potentiellement suivre ces patients.

L’hypométabolisme du cluster frontal, qui comprenait le bulbe olfactif, semblait être lié aux médicaments ciblant ACE, avec également un meilleur métabolisme de cette région olfactive chez les patients ayant pratiqué des irrigations nasales décongestionnantes, suggérant un rôle possible des récepteurs ACE en tant que passerelle olfactive de ce neurotropisme.