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Hikikomori : vivre sans son propre corps. Des effets du virtuel dans le retrait social - 04/08/21

Hikikomori: Living without a body. The virtual effects of the social withdrawal

Doi : 10.1016/j.neurenf.2021.07.003 
A. Piotti
 École de formation en psychothérapie de l’adolescent et de l’adulte du Minotaure de Milan Via Omboni 4, via Giovan Battista Bertini 34, 20154 Milan, Italie 

Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Wednesday 04 August 2021
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Le Net peut être envisagé comme le dernier produit technique à travers lequel notre imaginaire va se superposer à la réalité : le rapport avec le Net a conduit à des transformations signifiantes dans notre façon de vivre, de penser, d’avoir des relations amicales et amoureuses. On peut penser que ce changement concerne principalement les jeunes générations et, dans ce sens, les retirants sociaux seraient un symptôme de la contemporanéité, au sens où ils semblent témoigner d’un clivage entre le corps virtuel et le corps réel. Nous tentons de montrer ici les trois modalités différentes par lesquelles ce dualisme se manifeste dans le retrait social. Il a pour fonction première la protection contre le monde extérieur pour faire face à la honte provenant des défis sociaux, en particulier celle de la rencontre sexuelle ou même seulement de sa préfiguration. Deuxièmement la satisfaction imaginaire offre la possibilité de vivre une expérience parallèle à la vie réelle, dans cette dimension le risque d’une crise psychotique ou dépressive est fortement réduit tant que la construction imaginaire résiste. Enfin, l’indifférence éthique mène à une réduction complète du Sur-Moi, les limites morales de l’action imaginaire coïncident avec les possibilités offertes par l’instrument technique ; la violence encadrée dans les bornes du monde virtuel ne reçoit aucune condamnation morale, et le Net devient une sorte de réservoir qui encercle et contient toute pulsion.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The Net can be interpreted as the last technical product through which imagery is overlapping reality : the relationship with the Net has led to some meaningful transformations in our way of living, thinking, forming emotional contacts with anyone. It can be assumed that, first of all, this change concerns younger generations and, in this logic, the social withdrawal can be seen as a symptom of contemporaneity, meaning that it seems to testify to the presence of a splitting between a virtual body and a real one, that affects us all. To fully understand what happened, it's necessary to refer to the narcissistic change in educational models, family systems, social contexts and the roles played by peer groups. Affective families have replaced the regulative ones; the lack of rules and shame on peers have replaced the guilt towards fathers. This has meant that many young people refuse to meet each one another in order to retire to an exclusively virtual world. In our contribution, we identify three ways in which these splittings between the virtual body and the imaginary one appears in social withdrawal: First, the sense of protection from the outside world, in relation to the shame resulting from social challenges, especially with regards to sexual intercourse or simply to its prefiguration. Second, the imaginary satisfaction, which offers the subject the opportunity to live an experience parallel to the real one. In this dimension, the risk of a depressive psychotic collapse greatly reduces as far as the imaginary construction holds up. Finally, the ethical indifference which entails a loss of the Super Ego, whereby the moral limits of imaginary action coincide with the possibilities offered by the technical tool. The use of violence is confined within the virtual world and does not receive a moral condemnation, so the Net becomes a sort of receptacle, similar to the Freudian Es where all the drives are expressed. Within the Net, the person living in social withdrawal without the proximity of a real body can’t reach that encounter with the other that is still capable of stimulating our empathy.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Retrait social, Hikikomori, Narcissisme, Clivage, Honte

Keywords : Social withdrawal, Hikikomori, Narcissism, Splitting, Shame


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