Nous assistons à l’émergence préoccupante de PA/PS alimentaires à l’arachide et/ou aux fruits à coques chez de très jeunes enfants posant le problème de leur avenir : risque d’anaphylaxie, prise en charge complexe (évictions alimentaires, tests de provocation orale, immunothérapies orales).

Nous rapportons une série de 23 cas, 8 filles/15 garçons, âgés de 7 mois à 4 ans lors du diagnostic, poly allergiques alimentaires à l’arachide et/ou aux fruits à coques.

La plupart des enfants, 17/23 (74 %) ont un ou deux antécédents familiaux d’atopie. 20/23 ont/ont eu une dermatite atopique. 11/23 ont des signes d’HRB/rhinite allergique ; 5/23 présentent un asthme infantile. La plupart des réactions étaient peu sévères (11/23), de grade I selon la classification d’Astier. Chez nos 23 patients, les allergènes ayant amené au diagnostic d’allergie alimentaire (AA) étaient : arachide (8), noix de cajou (4), noisette (3), lait de vache (3), noix (2), petits pois (2) et pois cassés (1). Le bilan allergologique met en évidence 52 AA préexistantes et 43 sensibilisations concernant noix de cajou/pistache, noisette, noix de pécan, arachide, lupin, amande, kiwi, noix du brésil, noix de coco, blé, lentilles, soja et œuf. Chez nos patients on retrouve au total 75 AA (3/patient). L’arachide est le principal allergène responsable d’AA. La noix de cajou/pistache sont les principaux allergènes responsables de sensibilisations.

Nous observons une augmentation alarmante des PA/PS chez des enfants de plus en plus jeunes. Il est important de se préoccuper de la prévention de ces allergies qui impactent considérablement la qualité de vie des patients. D’après les résultats de notre série, la prévention doit s’axer sur l’arachide, la noix de cajou, la pistache et la noisette, en les introduisant dès la diversification alimentaire, ainsi que sur la prise en charge précoce des peaux atopiques.