Les fibres nerveuses intra-épidermiques, responsables de la perception cutanée de la température, de la douleur et du prurit, sont classiquement décrites comme cheminant librement entre les kératinocytes, de la couche basale à la couche granuleuse de l’épiderme. Cependant, les données les plus récentes sur la contribution des kératinocytes à la nociception cutanée impliquent que leur relation anatomique est bien plus intime que ce qui a jusqu’à présent été décrit. L’étude de biopsies cutanées humaines en microscopie confocale, nous a permis de démontrer que les fibres nerveuses intra-épidermiques sont non seulement apposées contre les kératinocytes, mais peuvent également être enveloppées sur toute leur circonférence par le cytoplasme des kératinocytes, progressant ainsi dans des tunnels kératinocytaires. Parce que les kératinocytes doivent activer les fibres nerveuses intra-épidermiques afin d’assurer la transduction des informations nociceptives, ces observations pourraient aider à mieux comprendre les interactions entre les kératinocytes et le système nerveux. La découverte de portions nerveuses progressant dans des tunnels kératinocytaires est un argument fort pour considérer que les contacts entre les kératinocytes et les fibres nerveuses intra-épidermiques ne sont pas dus au hasard, et plaide pour l’existence d’une communication paracrine rapide et spécifique des kératinocytes vers les neurones sensoriels.