À l’occasion du 500^e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, nous nous sommes intéressés à son travail d’anatomiste. Il avait souhaité vérifier les affirmations des auteurs anciens à propos du nombre et de la position des ventricules cérébraux. Il avait donc envisagé une expérience sur des cerveaux d’ovins, consistant à injecter de la cire d’abeille dans les ventricules cérébraux par un orifice. Le but était d’en réaliser un moulage qui permettrait de connaître à la fois leur forme en trois dimensions et le volume qu’ils occupent dans le cerveau. Notre objectif était de comprendre, au travers des écrits de Léonard de Vinci, la technique de moulage à la cire d’abeille des ventricules cérébraux humains.

Nous avons travaillé sur les extraits du « Corpus Vincianum » qui regroupent l’ensemble de l’œuvre de Léonard de Vinci en anatomie : peintures, dessins, carnets de notes, manuscrits.

Au XVI^e siècle, Léonard de Vinci a réalisé une description anatomique précise des ventricules cérébraux humains dans les trois dimensions de l’espace. Il a su se détacher des écrits anciens concernant l’anatomie du système ventriculaire qui représentaient schématiquement les trois ventricules cérébraux juxtaposés. Cependant, ses hypothèses sur le rôle de ce système au sein du corps humain restent proches de celles faites par les platoniciens. On peut notamment citer la théorie de l’Âme siégeant dans le plancher du troisième ventricule cérébral.

La technique décrite par Léonard de Vinci lui permettant de réaliser la première ventriculographie est complexe à mettre en oeuvre. N’étant pas sûr qu’il l’ait réalisée chez l’homme, nous nous sommes interrogés sur la reproductibilité d’une telle expérience.

La ventriculographie cérébrale à la cire d’abeille de Léonard de Vinci a permis de comprendre l’anatomie des ventricules cérébraux dans l’espace bien avant l’invention des modélisations en trois dimensions telles que nous les connaissons aujourd’hui.