Les causes des anomalies de l’ADN spermatique sont mal identifiées, elles pourraient pourtant avoir un impact majeur sur les issues de parcours en AMP.

Nous avons mené une étude prospective de janvier 2015 à juin 2020 incluant 277 patients ayant eu une analyse de l’ADN spermatique (fragmentation et index de dénaturation). L’objectif principal était d’identifier les paramètres influençant la qualité de cet ADN.

136 hommes sur 262 (52 %) avaient un index de dénaturation (SDI)>20 %, considéré comme seuil pathologique, et 56 sur 273 (21 %) avaient une fragmentation (FRAG)>20 %. La quantité de tabac consommé a un impact sur le SDI (6,4 paquets/années dans le groupe SDI anormal vs 4,46 dans le groupe normal, p=0,045). La consommation de cannabis était plus importante dans le groupe SDI anormal (21 % vs 12 %, p=0,045). Les hommes ayant un SDI ou une FRAG élevés avaient davantage d’anomalies du spermogramme (76 % vs 50 %, p<0,001). Le taux de fécondation en fécondation in vitro (FIV) était réduit pour les patients au-delà du seul pathologique : 72,3 % en FIV si SDI normal contre 58,5 % si anormal (p=0,025) et 68,4 % si FRAG normale contre 53,6 % si anormale (p=0,049). Cette différence n’était pas retrouvée lors d’une FIV avec injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde.

Notre étude met en évidence l’impact négatif de l’observation d’un seuil pathologique des explorations de l’ADN spermatique sur les paramètres du spermogramme et les taux de fécondation en FIV. Des traitements antioxydants peuvent être proposés à ces patients, d’autres études sont nécessaires afin de confirmer leur efficacité.