Des accidents thromboemboliques artériels ou veineux au cours du lupus érythémateux aigu disséminé (LEAD) sont de plus en plus souvent rapportés dans la littérature. Ils sont dus à l’angéite lupique et surtout à la présence d’un anticoagulant circulant de type prothrombinase.

Nous avons colligé tous les dossiers de patients suivis, sur 13 ans consécutives de 2007 à 2020, pour une néphropathie lupique et ayant développé à un moment de leur suivi un ou plusieurs épisodes de thromboses veineuses (TV) documentée par une imagerie (écho-Doppler veineux, angioscanner).

Il s’agissait d’étude est rétrospective monocentrique analytique ayant comme objectif de déterminer l’incidence, les facteurs prédictifs et les résultats associés à la survenue de thrombose vineuse au cours de la néphropathie lupique.

La prévalence de la thrombose, parmi les 50 patients colligés, était de 16 %. L’embolie pulmonaire a compliqué le tableau dans 37,5 % des cas, une thrombose veineuse profonde du membre inférieur dans 50 % des cas et du membre supérieur dans 12,5 % des cas. Par ailleurs, le siège abdominal avec une thrombose des veines rénale ou la veine cave inférieure a été noté chez 25 % des patients avec complication thromboembolique. L’étude comparative entre les groupes thromb (+) et thromb (−) a montré comme facteurs associés à la thrombose : l’atteinte tubulaire à l’histologie (p=0,047), la dyspnée dans le tableau clinique révélateur de la maladie (p=0,021) et la présence d’une atteinte cardiaque (p=0,015). Par ailleurs, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes en ce qui concerne le taux d’insuffisance rénale terminale (p=1,000) ou le taux de mortalité (p=0,590) mais les autres événements cardiovasculaire étaient plus fréquents dans le groupe thromb (+) (p=0,000).

Les complications thromboemboliques font partie intégrante des manifestations de la maladie lupique et représente un indicateur pronostique important.