Les glomérulonéphrites extramembraneuses. Profil épidémiologique, clinique, étiologique et évolutif : à propos de 71 cas - 13/09/21
Résumé |
Introduction |
La glomérulonéphrite extramembraneuse (GEM) est la cause la plus fréquente des syndromes néphrotiques primitifs de l’adulte.
Description |
Décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, anatomopathologiques et thérapeutiques des patients atteints de GEM, et évaluer les facteurs de risque prédictifs d’évolution vers l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT).
Méthodes |
Étude rétrospective de janvier 2006 à décembre 2016, incluant tous les cas de GEM diagnostiqués grâce aux données de la ponction biopsie rénale (MO+IF) et suivis pendant 4 ans.
Nous avons défini la rémission complète par une fonction rénale normale et une protéinurie (PU)<0,5g/j, la rémission partielle par une PU comprise entre 1 et 3g/j ou une diminution de son débit de 50 % avec stabilisation de la fonction rénale. L’absence de rémission est définie par la persistance ou l’aggravation de la PU et/ou de l’insuffisance rénale voir l’évolution vers l’IRCT.
Résultats |
Sur une période de 10 ans, nous avons recensé 71 cas de GEM. Il s’agit de 40 femmes (56,3 %) et 31 hommes (43,7 %) (sex-ratio de 0,8), âgés moyennement de 43,5 ans avec des extrêmes allant de 20 à 76 ans.
La protéinurie est le principal signe révélateur. Elle est néphrotique dans 87 % des cas. L’insuffisance rénale est notée dans 38 % avec une créatininémie moyenne à 22,8mg/L. Les anticorps anti-PLA2R réalisés dans 43 cas, sont positifs dans 24 cas (55,8 %). Sur le plan histologique rénal, il s’agit d’une GEM stade II de Bariety chez 47 patients (59,2 %), associée à une fibrose interstitielle dépassant 50 % chez 10 patients (14 %).
Cette GEM est primitive dans 58 cas (81,6 %) et secondaire dans 13 cas (18,3 %). Les étiologies retenues sont infectieuses et auto-immunes dans cinq cas chacune, et néoplasiques dans 3 cas.
Concernant les GEM idiopathiques, nos 58 patients ont tous reçu un traitement par bloqueur du système rénine angiotensine aldostérone pendant 6 mois. Vingt-trois parmi eux ont reçu par la suite un traitement immunosuppresseur (17 selon le protocole de Ponticelli classique et 6 selon le protocole de Ponticelli modifié). Un seul patient a reçu un traitement par anti-CD20.
Après un recul moyen de 8,4 mois, la rémission est complète chez 18 patients (31 %), partielle chez 25 patients (43,1 %). Cinq patients (8,6 %) sont en insuffisance rénale chronique avec une créatininémie moyenne à 46,5mg/L et 10 (11,7 %) sont en IRCT. Douze patients ont présenté une rechute après un délai moyen de 20 mois. Sept parmi eux sont traités selon le protocole de Ponticelli classique.
Conclusion |
La GEM constitue la principale cause du syndrome néphrotique chez l’adulte. Les GEM primitives sont les plus fréquentes (81,6 %) dans notre étude. L’insuffisance rénale à l’admission et la présence d’une fibrose interstitielle dépassant 50 % sont des facteurs de mauvais pronostic rénal. Une rémission complète ou partielle est obtenue dans 74,1 % des cas.
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Vol 17 - N° 5
P. 325 - septembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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