L’insuffisance rénale aiguë constitue une complication assez fréquente chez les patients atteints d’une infection au COVID-19.

On se propose de décrire l’observation d’une patiente ayant présenté un syndrome néphrétique aigu à moins de deux mois de son infection par la COVID-19.

Il s’agissait d’une patiente âgée de 54 ans diabétique, aux antécédents d’un macroadénome hypophysaire compliqué d’un pan-hypopituitarisme qui s’est présentée en avril 2021 dans un tableau de glomérulonéphrite rapidement progressive au décours d’une infection au COVID-19.

À l’admission, elle avait une dyspnée et des œdèmes des membres inférieurs. Sa pression artérielle était à 120/70mmHg. Au labstix : protéinurie ++ hématurie ++. À la biologie, on a noté une créatinine sérique (Cr) à 1295μmol/L, une anémie avec hémoglobine à 6,5g/dL, protéinurie de 24h à 1,62g, une acidose métabolique sans hypoxémie. Les anticorps anti-membranes basales glomérulaires étaient positifs. L’échographie rénale avait montré deux reins de taille normale. Au scanner pulmonaire : absence de signes d’hémorragie intra-alvéolaire ni de séquelles d’infection. À la PBR : prolifération extracapillaire fibrocellulaire associés à<5 % de fibrose interstitielle et des lésions d’artériosclérose. Le diagnostic de MGP avec atteinte limitée aux reins a été retenu. La patiente a reçu 3 boli IV de solumédrol soit 1g/j pendant 3 jours relayés par une corticothérapie orale à 1mg/kg/jour et cyclophosphamide en bolus IV/15 jours avec des séances d’HD. Deux mois après : reprise de la diurèse, régression des œdèmes et de l’Hm avec amélioration de la fonction rénale (Cr=250μmol/L).

Certains facteurs environnementaux notamment les infections virales ont été considérés comme associés à la MGP. La surveillance attentive de la fonction rénale au cours et au décours de l’infection par COVID-19, s’avère nécessaire afin de dépister et de traiter à temps toute atteinte rénale selon son étiologie.