La dépigmentation volontaire (DV) est un phénomène de santé publique chez les personnes à la peau noire susceptible d’entraîner des répercussions médicales, économiques et psycho-sociales. Le but était d’évaluer les effets de la DV sur la pression artérielle (PA), la protéinurie et le débit de filtration glomérulaire (DFG).

Il s’agissait d’une étude transversale de cinq mois sur des femmes à peau noire adultes pratiquant ou non la DV.

On prenait les paramètres anthropométriques et la PA, réalisait la bandelette urinaire et prélevait du sang pour le dosage du profil lipidique, de la glycémie et de la créatininémie suivi du calcul du DFG selon l’équation de CKD-EPI.

Nous avons inclus et examiné 371 femmes d’un âge moyen de 43,2±9 ans dont 171 (53,3 %) pratiquaient la DV. Les principes actifs utilisés étaient l’hydroquinone et ses dérivés (50,3 %), les extraits de plantes (40,8 %), les compositions inconnues (33,7 %), les corticoïdes (23,1 %), le mercure (14,2 %), les vitamines (14,2 %), le glutathion (7,7 %) et les caustiques (0,6 %). Chez les femmes pratiquant la DV, la prévalence des marqueurs d’atteinte rénale était de 58,5 % vs 54 % ; les équivalents étaient pour l’obésité (47,4 % vs 53,3 %), l’hypertension artérielle (57,9 % vs 53,3 %), l’hyperglycémie (25,2 % vs 18 %), la dyslipidémie (84,8 % vs 84 %), le DFG<90ml/min (6,4 % vs 7,3 %), la protéinurie (49,1 % vs 44 %), l’hématurie (13,4 % vs 9,3 %) et le syndrome métabolique (42,7 % vs 57,3 %). L’âge avancé et la longue durée de la DV étaient associés significativement à l’hypertension artérielle.

La DV est associée à l’augmentation de la survenue des marqueurs d’atteinte rénale surtout l’hypertension artérielle.