La réponse humorale à la vaccination anti-COVID des dialysés reste incertaine de même que la stratégie vaccinale à adopter.

Sur une cohorte de 600 patients dialysés ayant reçu deux doses de vaccin à ARNm, nous avons dosé dans le cadre d’une étude observationnelle, les anticorps anti-nucléoplasmide et les anticorps anti-Spike à M0, M1, M3, M6 et M12. Le but étant d’évaluer leur réponse immunitaire et sa cinétique dans le temps afin de guider notre stratégie vaccinale.

Sur 600 patients ayant reçu deux doses de vaccin (388 Pfizer et 212 Moderna), 493 sérologies à M1 étaient disponibles et 461 interprétables (Roche, Abbott). En accord avec les données de la littérature, nous avons classé les patients en « répondeurs », « faiblement répondeurs » et « non répondeurs ».

Cette population est constituée de 197 femmes et 403 hommes d’âge moyen 70,67 ans (médiane 72 ans). L’intervalle moyen entre les deux doses était de 3,77 semaines (médiane 4 semaines).

Au total, 399 (86,55 %) patients sont répondeurs, 42 (9 %) sont faiblement répondeurs et 14 (3 %) sont non répondeurs.

Le taux de patients répondeurs est de 90 % avec Moderna et de 86 % pour Pfizer.

Les patients non répondeurs ou faiblement répondeurs ont systématiquement reçu une troisième dose.

Test Roche : 327 patients répondeurs : taux moyen d’anticorps de 583,6 UI/mL.

Test Abbott : 72 patients répondeurs : taux moyen d’anticorps de 11 275,6 UA/mL.

Tous les patients n’ayant pas pu bénéficier d’un dosage des anticorps anti-S ont reçu une troisième dose de vaccin.

La réponse sérologique de nos patients dialysés à la vaccination anti-COVID est finalement bonne à plus de 86 % avec des taux sérologiques très largement supérieurs aux seuils supposés protecteurs. L’étude se poursuit pour évaluer la cinétique des anticorps dans le temps. Une différence d’efficacité semble se profiler entre Pfizer et Moderna.