Le développement durable est un enjeu de société majeur, y compris dans le domaine de la santé. L’impact environnemental de l’hémodialyse est important.

Nous avons, au sein de notre association, réalisé une étude sur la consommation des solutions acides en poche et les déchets plastiques associés. L’empreinte carbone a été évaluée.

Le travail a porté sur une séance par patient au sein d’un centre (auto-dialyse et UDM). Toutes les poches d’acides ont été pesées après la séance, afin d’évaluer le volume non consommé. Les plastiques souples ont été pesés vides. L’analyse du cycle de vie de l’acide acétique a été calculé de manière simplifiée afin d’évaluer l’émission de CO2équivalent (CO2eq). Les émissions indirectes n’ont pas été prises en compte.

La quasi-totalité des 115 patients bénéficie d’une technique d’hémodialyse conventionnelle. Deux références d’acides (acétate, calcium 1,5mmol/L, potassium 2 et 3mmol/L) représentent 80 % des prescriptions. Les volumes jetés représentent respectivement 29,9 % et 31,7 % des poches d’acides K2 et K3. À l’année, c’est l’équivalent de 4386 poches jetées à l’égout (19 737 litres), et 1181kg de déchets plastiques. La fabrication d’1kg d’acétate correspond à l’émission de 1,4kg de CO2eq. Un kilogramme de plastique moyen émet 2kg de CO2eq. Ainsi, les quantités annuelles de déchets d’acides (acide « gaspillé ») et de plastiques représentent respectivement l’émission de 27 632 et 2361kg de CO2eq.

Le format des solutions acides en poches a permis de sécuriser son utilisation mais est grevée d’un impact environnemental important, facilement quantifiable. De nouveaux systèmes de distribution centralisée d’acide existent et semblent prometteurs sur ce plan : réduction des déchets et de la manutention infirmière, maîtrise de la consommation. Une comparaison plus fine de l’empreinte carbone des 2 systèmes (vrac et poches) est en cours, prenant en compte l’ensemble des éléments (pompes, équipement des générateurs…).