La péritonite est une complication grave et fréquente de la dialyse péritonéale (DP). Bien que moins de 5 % des péritonites entraînent la mort, la péritonite est la cause principale ou directe de décès chez 16 % des patients.

Étude rétrospective sur la péritonite infectieuse chez les patients inclus dans le programme de dialyse péritonéale (DP) de l’hôpital Charles-Nicole de Tunis sur une période de 32 ans, de janvier 1983 à décembre 2015.

Ont été recueillis les caractéristiques de tous les patients ayant eu une péritonite ainsi que les germes incriminés, les traitements reçus ainsi que l’évolution de ces patients.

Au total, 765 péritonites ont été colligées dont 149 hommes et 184 femmes. La néphropathie vasculaire représentait la première étiologie de l’insuffisance rénale (25,8 %), suivie par les néphropathies glomérulaires chroniques. L’âge moyen des patients était de 55,24 ans. La modalité de DP la plus fréquemment utilisée était la dialyse péritonéale cyclique continue. La durée moyenne de DP était de 3,44 ans avec des extrêmes allant de quelques mois à 18 ans. Le taux de péritonite survenues était de 2,14 péritonites par patient par an, avec 57,4 % des patients ayant plus d’une péritonite. Staphylococcus aureus était impliqué avec 21,7 % suivi du Staphylococcus epidermidis avec 12,2 % suivi par E. coli 3,9 %. Les patients ont reçu un traitement empirique à base de vancomycine en intrapéritonéale. Le passage en hémodialyse a concerné 55,3 % des patients. La cause du transfert était une péritonite dans 35,9 % des cas suivie d’une perte de l’ultrafiltration dans 23,9 % des cas. Cependant, 12,3 % des patients de la série avaient bénéficié d’une transplantation rénale.

Malgré ces complications, la DP reste une technique d’épuration extrarénale efficace et de qualité au moins équivalente à l’HD, qui devrait être discutée et proposée au même titre à tout patient éligible.