La Réunion est une île caractérisée par sa population multiethnique qui ne permet pas d’y transposer les données épidémiologiques de la Métropole. Il existe peu de données sur l’épidémiologie des maladies rénales, seul le registre REIN en donne une vision macroscopique, limitée aux causes d’insuffisance rénale terminale (IRT).

Il s’agit d’une étude rétrospective, régionale, sur une période de 3 ans, dans toute l’île.

L’objectif principal est de décrire les pathologies rénales diagnostiquées chez l’adulte par biopsie. Les biopsies de greffons et d’enfants sont exclues. Trois sources différentes ont été recoupées afin d’être exhaustif dans le recueil des données.

Entre 2015 et 2017, 338 biopsies rénales de patients adultes sont recensées. Le taux de biopsie annuel est de 132 pmh/an, avec un taux plus élevé dans la partie Nord de l’île qui dispose d’une densité supérieure de néphrologues. L’incidence des différentes glomérulopathies est comparable aux incidences mondiales, avec néanmoins une place prépondérante de la néphropathie diabétique (ND). Le syndrome néphrotique (SN) représente la première indication avec 30 % des cas. Le trio de tête des maladies rénales est représenté par la néphropathie à IgA (16 %), la ND (12,4 %), la néphropathie lupique (11,2 %). À noter que 43 % des patients diabétiques biopsiés avaient une néphropathie non liée au diabète. Nous identifions un sous-groupe ayant une néphropathie vasculaire isolée (11 %), dont 25 (7,4 %) sont des sujets jeunes avec un contexte d’HTA relativement récente et ayant un faible retentissement cardiaque. Sur les 3 années analysées, nous retrouvons un faible taux de complications nécessitant une intervention (1 %), sans différence selon la technique de repérage utilisée (Fig. 1).

Il s’agit de la première étude illustrant les principales pathologies rénales présentes à La Réunion. La fréquence du Diabète dans la population générale est un facteur de confusion important dans cette population.