La prévalence de l’hyperkaliémie (>5mmol/L selon le KDIGO statement) augmente parallèlement au déclin de la fonction rénale, alors que les dyskaliémies sont associés à un pronostic péjoratif cardio-vasculo-rénal dans la maladie rénale chronique (MRC). Nous souhaitons étudier la prévalence de l’hyperkaliémie au cours de l’MRC et évaluer ses récurrences.

Cohorte prospective longitudinale française (CKD-REIN) de 3033 patients adultes MRC stades 3 à 4 (inclusion en 2013, suivi jusqu’à décembre 2020).

2712 patients (91 %) avaient une mesure de kaliémie lors de l’inclusion. Ces patients étaient majoritairement de sexe masculin (65,3 %) avec un âge médian de 69 ans (interquartile 61 -77), de stade 3A pour 15,4 %, stade 3B pour 37,7 %, le stade 4 pour 42,7 %.

Les patients ont été suivis dans l’étude pendant 3,5 ans en moyenne (±1,4) et ont eu 11 (q1-q3 : 7-17) mesures de la kaliémie en médiane au cours du suivi de l’étude (médiane de 77jours (36-144) entre chaque test biologique).

À l’inclusion, 15,6 % [IC 95 % : 14,2-17,0] présentaient une hyperkaliémie.

Au cours du suivi de l’étude,1612 patients (59,4 %) ont eu au moins un épisode d’hyperkaliémie. Parmi les2615 patients avec au moins une mesure de potassium par année civile, le pourcentage médian d’hyperkaliémie était de 10,5 % (IQR : 0-29,4 %) au cours du suivi de l’étude. Ce pourcentage d’hyperkaliémie augmentait en fonction du stade MRC (0 % stade 3A ; 8,3 % stade 3B et 15,4 % stades 4). Les patients avec hyperkaliémie à l’inclusion avaient 40,6 % (25-61,4) des mesures de potassium avec une hyperkaliémie au cours du suivi (Tableau 1).

Parmi les patients MRC 3 et 4, les stratégies usuelles de prise en charge de l’hyperkaliémie ne permettent pas de contrôler complétement le risque d’un nouvel épisode d’hyperkaliémie.