La perte du greffon est l’une des principales complications à redouter en transplantation rénale.

L’objectif de notre étude est de démontrer l’impact de l’infection à CMV sur la survie du greffon dans notre population en absence d’une thérapie préventive.

Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique, incluant 48 cas d’infections à CMV (cmv+) parmi 212 patients transplantés rénaux entre 1998 et 2018. Le groupe contrôle (CMV−) avait concerné 50 patients greffés rénaux durant la même période sans infection à CMV et avec des caractéristiques démographiques comparables aux premier groupe.

La prévalence de l’infection à CMV dans notre population était 22,6 %. L’âge moyen des patients était 34,15±10,76 ans. Le profil sérologique donneur/receveur (D/R) des malades était marqué par une prédominance du statut (D+/R+) : 89,8 %, suivi par les profils (D−/R−) et (D−/R+) avec pourcentage respectif 6,25 % et 4,2 %. Tous nos patients n’ont pas reçu de prophylaxie anti-CMV. La moyenne de clairance de créatinine dans notre série était plus basse dans le groupe CMV+. Cette différence était significative à 6 mois, 1 an, 2 ans et 10 ans. Pour la survie du greffon, elle était estimée à 81 % à 1an et 58 % à 11 ans pour le groupe CMV+ par rapport à une survie à 93 % et 76 % respectivement à 1 an et 11 ans pour le groupe CMV− (p=0,05) (Log Rank Test). La médiane de la survie du greffon pour les patients (CMV+) était 10,27 ans±0,93 ans et pour le groupe CMV- elle était à 12,33 ans±0,63 (Fig. 1).

Selon la littérature, l’effet de l’infection à CMV sur la survie du greffon semble être controverse. Par contre, l’infection à CMV était une des causes de perte du greffon chez nos transplantés rénaux ; ce qui confirme l’intérêt d’une prophylaxie anti-CMV pour améliorer la survie du greffon.