Le béryllium est un métal gris argenté possédant des propriétés physicochimiques particulièrement intéressantes : plus léger que l'aluminium et plus rigide que l'acier, avec un point de fusion inhabituellement élevé et d'excellentes propriétés de conductivité électrique et thermique, résistant à la corrosion et perméable aux rayons X. Il est utilisé sous forme de métal, d'oxyde et surtout d'alliages dans de nombreux secteurs industriels : aérospatial, nucléaire, biomédical, automobile, électronique, etc. L'inhalation de poussières de béryllium et le contact cutané avec des produits contenant du béryllium sont les principales voies d'exposition en milieu professionnel. L'exposition chronique peut conduire à une sensibilisation spécifique mettant en jeu l'immunité cellulaire et au développement d'une granulomatose pulmonaire, la bérylliose pulmonaire chronique, pouvant évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. La présentation clinique de la bérylliose et ses signes radiologiques et histopathologiques sont similaires à ceux de la sarcoïdose. En raison de sa ressemblance avec la sarcoïdose et de sa survenue à distance de l'exposition qui peut être méconnue (présence de béryllium dans un alliage notamment), cette pathologie est probablement sous-diagnostiquée. Des études épidémiologiques chez des travailleurs exposés au béryllium et ses composés montrent également une augmentation du risque de cancer bronchopulmonaire. Des mesures de prévention doivent être mises en place avec l'objectif de supprimer ou réduire l'exposition au béryllium et ses composés au niveau le plus bas techniquement possible. Un abaissement de la valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) 8 heures a ainsi été proposé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), associé à une surveillance des niveaux de contamination surfacique des postes et des équipements de travail et une surveillance biologique des travailleurs exposés par le dosage du béryllium urinaire. L'examen de référence pour le dépistage de la sensibilisation au béryllium est le test de prolifération lymphocytaire au béryllium dont l'usage est limité par le faible nombre de laboratoires en Europe susceptibles de le réaliser.