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Analyses de confirmation salivaires positives au THC : consommation active ou passive de cannabis ? Quelles réponses apporter aux requérants ? - 20/09/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2021.06.008 
Fabien Bévalot 1, , Guillaume Hoizey 1, Camille Chatenay 1, Charline Bottinelli 1, Yvan Gaillard 2
1 LAT LUMTOX, Lyon, France 
2 LAT LUMTOX, La Voulte-sur-Rhône, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectifs

L’existence d’une exposition passive au cannabis pouvant positiver les tests de dépistage/confirmation de recherche de stupéfiants dans la salive est connue. Les recours basés sur cet argument pour réfuter une conduite après usage de stupéfiants suite à un résultat rendu « positif » sont désormais réguliers. Les magistrats se retournent alors vers le toxicologue pour se positionner. Aussi bien par le choix du dispositif de prélèvement que par le contenu des textes, aucune interprétation quantitative des rendus de résultats de confirmation salivaire n’a été prévue au plan réglementaire. Nous présentons 3 cas illustrant cette situation pour lesquels une réponse a été apportée au magistrat.

Méthode

Les prélèvements salivaires (Floqswabs®) transmis par les forces de l’ordre sont analysés selon un protocole unique destiné à l’analyse des 4 familles de stupéfiants. Les points de calibration (250μL de salive sur un Floqswabs®, 1,0 à 200ng/mL), les contrôles internes de qualité (1 et 10ng/mL) sont analysés selon le même protocole. Les molécules sont désorbées par du tampon Quantisal® qui est ensuite extrait en phase liquide. L’extrait est analysé en LC/MS/MS. La méthode a été validée et accréditée (norme iso 17025) sur le Floqswabs®. Le seuil de décision retenu, d’après les données de la littérature, pour distinguer une exposition passive d’une consommation de cannabis est de 20ng/mL de THC dans la salive. Les résultats quantitatifs de cette méthode, non rendus en premier lieu, ont été utilisés pour répondre à des demandes d’expertises complémentaires suite à des recours. Cas 1 : J.F. dépistée et confirmée positive au cannabis et à la cocaïne. Elle déclare avoir participé à une soirée la veille des prélèvements pendant laquelle elle aurait été en contact avec des fumeurs de cannabis. Cas 2 : J.H. dépisté et confirmé positif au cannabis. Vingt-quatre heures avant le contrôle, il serait allé chez un ami qui aurait fumé 2 joints devant lui pendant 1h30 à 2h dans un appartement. Cas 3 : J.H. dépisté positif aux amphétaminiques et cannabis. Seul le cannabis est confirmé. Il déclare avoir fait un trajet en voiture de plusieurs heures avec une personne fumant du cannabis.

Résultats

Cas 1 : confirmation : THC=1,9ng/mL ; cocaïne=563ng/mL, benzoylecgonine=168ng/mL. La faible concentration de THC mesurée, ne permet pas d’exclure une exposition passive au cannabis. Cas 2 : confirmation : THC=28,1ng/mL ; non compatible avec une exposition passive en raison de la concentration mesurée, de l’exposition décrite et de la chronologie. Cas 3 : confirmation : THC=225ng/mL ; concentration non compatible avec une exposition passive.

Conclusion

Le dispositif de confirmation salivaire d’une conduite après avoir fait usage de stupéfiants, tel qu’il a été conçu par le législateur, rend toute interprétation quantitative complexe, en raison notamment du dispositif de prélèvement non volumétrique et non dédié à l’analyse des stupéfiants dans la salive. Bien qu’en pratique seuls les résultats qualitatifs soient demandés, l’utilisation d’une technique validée et utilisant une gamme calibration au plus proche des conditions réelles (salive sur Floqswabs®) permet également une approche quantitative. Les résultats obtenus peuvent s’avérer utiles au toxicologue pour répondre à la question d’une éventuelle exposition passive, particulièrement au cannabis. La réalisation de la calibration sur un volume de salive supérieur à celui généralement recueilli (250μL), et l’existence de phénomènes de dégradation/non-désorption du THC sur le Floqswabs® ne peut être à l’origine que d’une sous-estimation des dosages au bénéfice du mis en cause.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 33 - N° 3S

P. S16 - septembre 2021 Retour au numéro
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