Dans une démarche de gestion de crise, mettre à la disposition des prescripteurs des recommandations pratiques afin de standardiser les prélèvements conservatoires et les analyses biologiques pertinentes.

Présenter les différentes phases de la gestion per- et post-accidentelle. Mobiliser les ressources d’experts cliniciens et analytiques afin d’identifier les familles de polluants, proposer une métrologie des prélèvements et des marqueurs biologiques adaptés.

Dans l’industrie chimique, la maîtrise du sinistre se heurte souvent aux inconnues portant sur les précurseurs chimiques présents, leurs quantités, le type de réactions, les molécules produites dans des conditions de pression, température, stœchiométrie, très éloignées des conditions réactives « normales ». Il est donc indispensable de corréler les données issues des détections et mesures de terrain physicochimiques avec la symptomatologie et les orientations toxicologiques évoquées par les équipes médicales.

L’ensemble des informations parvient au poste de commandement opérationnel (PCO), organisme de coordination réunissant les moyens de commandement des différents services partenaires, sous la responsabilité du directeur des opérations (DO, le préfet). La proximité géographique avec le PC de l’exploitant est essentielle.

L’élaboration de la communication à destination des autorités communales, de la population, des médias est un complément essentiel à l’action des secours mais s’avère délicate tant la méfiance du public vis-à-vis des messages officiels est grande.

La réponse des institutions aux accidents technologiques évolue au rythme de leur survenue : instructions, avis de l’Anses, retours d’expérience post-accidentelle, proposition de gestion de crise Des guides de stratégie de prélèvements et d’analyses sur les milieux naturels sont mis à jour. L’union des industries chimiques met en place pour les sites SEVESO seuil haut des moyens de prélèvement de substances potentiellement émises en phase accidentelle : analyser l’air, l’eau durant l’accident, procéder à des prélèvements conservatoires, disposer de résultats représentatifs des émissions hors du site.

Les biométrologies prescrites à la demande des patients sont hétérogènes faute d’information des prescripteurs et biologistes. Des recommandations de bonne pratique en biométrologie existent. Sont à définir, la liste de marqueurs biologiques par famille de polluants, le questionnaire individuel, la limite de quantification analytique, le stockage et la logistique des échantillons. Des prélèvements conservatoires seront également réalisables. Les résultats des expertises relatives aux contaminations (air, retombées atmosphériques, sols, eaux, végétaux, produits consommables) permettront de définir les analyses biologiques pertinentes. L’interprétation des résultats se fera grâce aux valeurs biologiques de référence.

Les outils de réflexion scientifique et médicale sont réunis pour élaborer des recommandations pratiques destinées aux gestionnaires de la crise, aux prescripteurs et biologistes. Elles doivent être rationnelles, pragmatiques, adaptées à la gestion de crise et à l’attente de la population concernée.