Quelle incidence des médicaments sur les accidents de la route et sur les délits routiers ? Analyse d’une série de cas au CHU de Rouen - 20/09/21
Résumé |
Objectifs |
L’objectif de la lutte contre l’insécurité routière est notamment de faire diminuer le nombre d’accidents et de morts sur les routes, ce qui représentait 3351 personnes blessées et 3239 décès en 2019. Parmi les facteurs de risque connus, les consommations d’alcool et de produits stupéfiants présentent un impact important et celui de la consommation de médicaments susceptibles de réduire les capacités à la conduite automobile reste peu évalué. L’objectif de ce travail était d’évaluer localement l’incidence actuelle des consommations d’alcool éthylique, de produits stupéfiants et/ou de substances médicamenteuses « à risque » chez les automobilistes.
Méthode |
L’analyse a porté sur une série de 100 automobilistes ayant fait l’objet de prélèvements sanguins au décours d’un contrôle routier ou d’accidents de la circulation en 2019. Ces échantillons biologiques ont fait l’objet d’un screening toxicologique par HPLC-MS/MS par méthode “MTS” à la recherche de médicaments dont l’utilisation est reconnue pour présenter un impact sur la conduite automobile.
Résultats |
Parmi les 90 hommes et 10 femmes inclus dans cette étude, 51 % présentaient une alcoolémie positive [0,24-4,46g/L]. Dans 33 % des cas un dépistage des cannabinoïdes (THC) était positif, les autres stupéfiants étaient retrouvés dans 6 % des échantillons analysés (cocaïne principalement) et dans 17 % des cas le dépistage d’un (ou plusieurs) médicament(s) susceptible(s) d’impacter la conduite automobile était positif, après exclusion des médicaments vraisemblablement liés à une prise en charge médicale au décours d’un accident de la circulation. Ces médicaments incluaient principalement des psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs), des traitements de substitution aux opiacés, des antiépileptiques et des médicaments à visée cardiovasculaire.
Conclusion |
Malgré un biais de sélection évident de la population de conducteurs étudiée, l’incidence importante des médicaments retrouvés laisse préjuger d’une incidence importante dans la population générale. Le recours à des pictogrammes informatifs apparaît aujourd’hui banalisé et le renforcement du conseil pharmaceutique en officine pourrait probablement contribuer à réduire les risques associés à la prise de certains médicaments chez les automobilistes.
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Vol 33 - N° 3S
P. S40 - septembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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