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Les Scorpions en France Métropolitaine : clés de Détermination et Répartition Géographique - 20/09/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2021.06.064 
Jules-antoine Vaucel 1, , Camilles Paradis 1, Arnaud Courtois 1, Coralie Bragança 1, Arnaud Moltini 1, Magali Labadie 1, Hatem Kallel 2
1 Centre Antipoison de Nouvelle Aquitaine, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France 
2 Réanimation, CH Cayenne, Cayenne, French Guiana 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

En France métropolitaine, six espèces de scorpions sont décrites : Buthus occitanus (Amoreux, 1789), Belisarius xambeui (Simon, 1879) et quatre espèces d’Euscorpius (Torell, 1778) : E. concinnus (Koch, 1837), E. italicus (Herbst, 1800), E. tergestinus (Koch, 1837) et Tetratrichobothrius flavicaudis (De Geer, 1778). Les cas d’envenimation en France métropolitaine sont peu sévères. Notre objectif est de rechercher si des éléments visuels, cliniques et géographiques permettent une identification d’un scorpion responsable d’envenimation.

Méthode

Étude rétrospective multicentrique à partir des appels aux centres antipoison français (CAP) se rapportant aux piqûres de scorpions autochtones survenues en France métropolitaine du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2020. Nous étudions les photos et descriptions des scorpions présents dans les dossiers des CAP, et la répartition géographique des espèces en cause. Ces données sont comparées aux descriptions des scorpions et à la répartition géographique des espèces connues du Museum national d’histoire naturelle (MNHN). Les descriptions cliniques issues des dossiers des CAP sont étudiées à part dans l’hypothèse d’une description clinique spécifique selon les espèces.

Résultats

Cinq cent soixante-quatorze cas sont en rapport avec une piqûre de scorpion. Dans seulement 309 cas (53 %), le scorpion est identifié ou décrit. Cela permet d’identifier avec certitude 86 B. occitanus (27,9 %), 222 Euscorpius (71,8 %) et 1 B. xambeui (0,3 %). Premièrement, les différentes descriptions des scorpions par le MNHN mettent en évidence des différences visuelles suffisantes pour permettre une identification aisée du genre entre Buthus (scorpion jaune), Belisarius (scorpion brun-orangé) et Euscorpius (scorpion noir à pattes jaune). Cependant, l’espèce d’Euscorpius n’est pas identifiable sans l’analyse du nombre de poils soyeux (trichobothries) ventraux sur la pince par un spécialiste. Deuxièmement, la comparaison des données de répartition entre les données des CAP et celles du MNHN retrouve des similitudes dans les zones où il existe un nombre significatif de piqûres et des discordances dans les départements où ces évènements sont plus rares. C’est ainsi que la répartition du B. xambeui est identique. Ce scorpion troglodyte responsable de peu d’envenimation se retrouve exclusivement dans les hauteurs des Pyrénées-Atlantiques. La répartition du B. occitanus est similaire entre notre étude et les données du MNHN. Il se retrouve surtout autour du bassin méditerranéen et dans quelques zones portuaires du nord de la France. Par contre, la répartition des Euscorpius est très différente. Le MNHN le limitant au pourtour méditerranéen quand les CAP décrivent des cas de piqûres également sur les voies fluviales (canal du Midi, Rhône, Seine) et dans les ports de commerce de la côte Atlantique. L’aire de répartition géographique étant similaire pour toutes les espèces, celle-ci ne permet pas l’identification d’une espèce de scorpion. Le terme de “scorpion ardéchois” et de “scorpion languedocien” est donc à proscrire. Troisièmement, les présentations cliniques d’une envenimation entre B. occitanus et les Euscorpius sont similaires et peu spécifiques ; elles ne permettent donc pas non plus de déterminer a priori le scorpion responsable de l’envenimation. Et seul un cas d’envenimation par B. xambeui est décrit, ce qui ne nous permet pas de conclure.

Conclusion

En France métropolitaine, seule une description visuelle du scorpion en cause permet une identification fiable du genre sans permettre, néanmoins, de déterminer l’espèce pour les envenimations par un Euscorpius. Il serait donc très utile lors d’un appel au CAP de se faire décrire le scorpion, ou de disposer d’une photo quand c’est possible. Ce recueil de données peut servir autant aux toxicologues qu’aux entomologistes pour permettre d’avoir des données de répartition fiables des espèces présentes sur le territoire Français. Les données des CAP permettant d’avoir des informations sur des localisations rares ou inattendues de ces espèces lorsque l’identification est possible.

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Vol 33 - N° 3S

P. S48-S49 - septembre 2021 Retour au numéro
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