Comparaison de la gravité des intoxications à la chloroquine et de l’hydroxychloroquine. Une étude rétrospective - 20/09/21
Résumé |
Objectifs |
La chloroquine (CQ) et l’hydroxychloroquine (HCQ) ont été proposées comme traitement de la COVID-19, avec une certaine iatrogénie. En effet, les intoxications aiguës avec ces traitements sont connues pour leur gravité. Les doses toxiques de la CQ sont bien établies, contrairement à celles de l’HCQ. Notre objectif était de comparer la gravité des intoxications à l’HCQ par rapport à celles à la CQ.
Méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur les cas d’intoxication aigüe (prise unique) ou subaiguë (plusieurs prises pendant moins de 7jours) à la CQ et à l’HCQ, survenus entre 1999 et 2019 inclus, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA), présent dans la base de données du centre antipoison de Lyon. Les critères d’exclusion concernaient les intoxications chroniques, ou avec une dose supposée ingérée (DSI) inférieure aux posologies maximales recommandées. La gravité des cas (score PSS de 0–aucune–à 3–sévère–) a été vérifiée à la lumière du dossier clinique, par une même personne, répondeur du centre antipoison, en ouvert du traitement. Les caractéristiques des cas inclus ont été décrites pour chacun des deux groupes (CQ vs HCQ) : effectif, âge, sexe, circonstances de l’intoxication, DSI (eng/jour). Les scores de gravité entre les deux groupes (CQ vs HCQ) ont été comparés par régression logistique. Notre critère de jugement principal était la gravité, ajustée sur la DSI/jr (une prise unique équivalent à 1 jour, la DSI totale sur plusieurs jours étaient divisée par le nombre de jour pour les intoxications subaiguës). Les statistiques ont été réalisées avec le logiciel Stata. Une p value nominale à 5 % était considérée significative sans correction pour test multiple.
Résultats |
Parmi les 71 cas extraits, 50 ont été exclus (6 intoxications chroniques, 12 aides à la prescription, 31 doses thérapeutiques, 1 sans information). Vingt et un cas ont été inclus : 15 (71 %) avec l’HCQ et 6 (29 %) avec la CQ. La proportion d’homme était de 27 % et de 33 %, l’âge médian de 40 ans (intervalles interquartiles (IQR) 25-59 ans) et de 27 ans (IQR, 21-34 ans) et la DSI médiane était de 2,0g/j (IQR 2,4-4,4) et de 3,6g/j (IQR 0,8-6,0), respectivement pour HCQ et CQ.
Dans les groupes HCQ et CQ, les circonstances d’intoxication étaient respectivement une conduite suicidaire (80 % vs 83 %), une erreur thérapeutique (20 % vs 0 %), un mésusage (0 % vs 17 %), avec une intoxication aiguë (93 % vs 83 %) ou subaiguë (7 % vs 17 %) ; de gravité nulle PPS0 (27 % vs 0 %), faible PSS1 (20 % vs 0 %), modérée PSS2 (33 % vs 67 %) ou sévère PSS3 (20 % vs 33 %). Les symptômes caractérisant la gravité sévère des cas inclus étaient les suivant : troubles de la repolarisation, hypokaliémie, hypoglycémie, état de choc, Glasgow score <7. Nos résultats étaient non concluants (p>0,05) sur la différence de gravité entre les deux molécules, ajustée sur la DSI/jour.
Conclusion |
Notre étude pilote présentaient plusieurs limites (effectif limité, caractère rétrospectif). Nos résultats étaient non concluants sur la différence de gravité entre les cas d’intoxication à l’HCQ ou à la CQ. Néanmoins, la CQ n’était impliquée que dans des cas de gravité modérée ou sévère. Atteindre un échantillon plus important de patients permettrait une plus grande puissance pour montrer une différence significative entre une gravité modérée pour l’HCQ versus sévère pour la CQ. Il serait nécessaire d’étendre cette étude à l’échantillon national des 8 CAP français.
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Vol 33 - N° 3S
P. S49 - septembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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