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Sildénafil et AVP : à propos d’un cas - 20/09/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2021.06.081 
Guillaume Drevin , Marie Briet, Patricia Compagnon, Séverine Ferec, Chadi Abbara, Bénédicte Lelièvre
 Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie, CHU Angers, Angers, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

Avec le vieillissement, certains changements physiologiques, notamment neurosensoriels, ou pathologiques peuvent altérer la capacité à la conduite automobile [1]. Ainsi, bien qu’expérimentés, les conducteurs âgés (>65 ans) apparaissent assez fortement représentés dans les statistiques des accidents mortels de la circulation routière (26 % en 2019). Parallèlement à ces changements, se pose la question de l’impact de la iatrogénie. En effet, le vieillissement représente un facteur important de surconsommation médicamenteuse qui peut selon les médicaments prescrits avoir un impact, notamment en matière de sécurité routière. Dans ce contexte, nous rapportons le cas d’un homme de 92 ans, responsable d’un accident mortel de la circulation, alors qu’il avait pris du sildénafil. L’objectif de cette présentation est de discuter l’influence du sildénafil, inhibiteur de la phosphodiesterase 5 prescrit pour le traitement des troubles de l’érection, sur l’aptitude à la conduite automobile, notamment chez le sujet âgé.

Méthode

Un homme de 92 ans, traité par bisoprolol 2,5mg et aspirine 100mg par jour pour un accident ischémique transitoire ancien, est hospitalisé en réanimation pour prise en charge d’un polytraumatisme compliqué d’un choc hémorragique, dans les suites d’un accident mortel de la circulation. D’après les informations fournies par les enquêteurs, l’homme aurait perdu le contrôle de son véhicule, heurté de face à haute cinétique un autre véhicule arrivant dans le sens inverse, conduisant au décès des passagers du deuxième véhicule. Compte tenu du contexte, un premier prélèvement sanguin (plvt 1) a été réalisé sur le lieu de l’accident pour recherche de stupéfiants (CL-SM/SM) et détermination de l’éthanolémie (CG-DIF). Un autre prélèvement sanguin (plvt 2) a quant à lui été réalisé en milieu hospitalier afin de rechercher d’éventuels médicaments/autres toxiques (CL-UV et CG-SM).

Résultats

Hormis la présence de sildénafil, à une concentration plasmatique de 67μg/L (plvt 2), aucune autre substance n’a été détectée dans le sang du patient (plvt 1 et 2). Par ailleurs, en dehors des lésions/complications en lien avec l’accident (polytraumatisme, déglobulisation), le bilan biologique/radiologique était sans particularité.

Conclusion

La part des accidents de la route imputable à la consommation de médicaments reste difficile à évaluer. Il apparaît que les médicaments les plus fréquemment identifiés dans les accidents de la route sont les benzodiazépines et hypnotiques [2]. Cependant, d’autres familles de médicaments, en raison de leurs propriétés pharmacologiques et/ou des effets indésirables associés, peuvent avoir des effets sur l’aptitude à la conduite automobile et, par conséquent, être impliquées dans la survenue d’accidents. De telles propriétés ont été rattachées au sildénafil du fait des effets neurosensoriels voire cardiovasculaires (sensations vertigineuses, céphalées, troubles visuels, …) associés à son utilisation et ont conduit à le classer en niveau 1 de risque concernant la conduite automobile [3], en dépit d’un manque de données expérimentales et/ou pharmaco-épidémiologiques. Dans le cas présent, il est impossible de savoir qu’elle était la concentration plasmatique exacte de sildénafil retrouvée chez le patient du fait de la perte importante de sang et des transfusions massives reçues/solutés de remplissage administrés. Par ailleurs, il n’existe pas de concentration minimale efficace ni de concentration minimale toxique pour le sildénafil [4]. Pour autant, les sujets âgés étant en général plus sensibles aux effets pharmacodynamiques des médicaments, lesquels pouvant être différents chez chaque patient en fonction des comorbidités, la présence de sildénafil à une concentration au moins égale à celle généralement retrouvée 6heures après la prise d’une dose standard de 100mg, chez un homme de plus de 90 avec antécédent d’AIT, peut être considérée comme une des causes possibles de la survenue de l’accident.

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Vol 33 - N° 3S

P. S58-S59 - septembre 2021 Retour au numéro
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