En raison de la transition épidémiologique, les maladies non transmissibles deviennent de plus en plus présentes. Alors que des pathologies comme l’hypertension artérielle (HTA) sont devenues un fardeau de santé publique, les données épidémiologiques pouvant aider à une meilleure prise en charge, manquent cruellement. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence de l’hypertension et d’identifier les facteurs de risque associés en Afrique subsaharienne.

Une étude transversale porte-à-porte, en population générale chez les sujets âgés de 25 ans et plus, a été réalisée à Tanve, un milieu rural du Bénin. Le questionnaire et les mesures anthropométriques de l’enquête STEPWISE de l’Organisation mondiale de la santé ont été utilisés. La pression artérielle a été mesurée selon les recommandations ESC 2018.

Mille sept cent soixante-dix-sept sujets ont été inclus dont 60,9 % de femmes, âge moyen 42,5±16,5 ans. La prévalence de l’hypertension était de 32,9 %, similaire chez les hommes et les femmes. Moins de la moitié (41,8 %) d’entre eux étaient conscients de leur pathologie et seulement 46,3 % d’entre eux étaient traités. L’âge et l’obésité étaient significativement associés à l’HTA. La connaissance de la pathologie différait entre les hommes et les femmes (32,9 % c. 47,5 %; p=0,0039) mais n’était pas influencée par l’âge, la scolarité, la profession, l’état matrimonial ou le revenu. Le sexe féminin était le seul facteur associé à l’HTA contrôlée, indépendamment de l’éducation, de la profession, du revenu ou de l’état matrimonial.

Cette étude a montré une prévalence croissante de l’HTA dans la population générale du Bénin. Un meilleur accès au système de santé pourrait contribuer massivement à réduire la morbidité et la mortalité attribuables aux HTA, indépendamment du statut socio-économique des individus.