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Medical students’ learning processes the first time they role-play in psychiatry: A grounded theory study - 20/10/21

Processus d’apprentissage des étudiants en médecine lors d’un premier jeu de rôle en psychiatrie : étude par théorisation ancrée

Doi : 10.1016/j.encep.2021.05.003 
M.-A. Piot a, , M. Köenig b, D. Michelet c, C. Loubières d, C. Layat Burn e, f, J.-J. Rethans b, g, C. Lemogne h, A. Hadchouel i, j, k, J.-S. Cadwallader l, m, A. Tesniere n, B. Falissard o, 1
a Université de Paris, Institute Mutualiste Montsouris, Département de Psychiatrie, Université Paris-Saclay, UVSQ, INSERM 1018, CESP, Centre de simulation en santé iLumens, Paris, France 
b Laboratoire de recherche en Santé Mentale, Sciences Humaines et Sociales. GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, Paris, France 
c Department de pédiatrie anesthésique, CHU de Reims, Hôpital Maison Blanche, Reims, France 
d Psycom, Santé Mentale Info, Paris, France 
e Department of orthopaedic surgery, La Providence Hospital, Neuchâtel, France 
f Department of Psychotherapy, Berger Psychotherapeutic Centre, Neuchâtel, France 
g Institute for Education/Skillslab, Faculty of Health, Medicine & Life Sciences, Maastricht University, The Netherlands 
h Université de Paris, AP-HP, Hôpital Hôtel-Dieu, DMU Psychiatrie et Addictologie, Service de Psychiatrie de l’adulte, INSERM, Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (IPNP), UMR_S1266, Paris, France 
i AP-HP, Service de Pneumologie Pédiatrique, Hôpital Universitaire Necker-Enfants Malades, Centre de Référence pour les Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant, Paris, France 
j Centre de simulation en santé iLumens, Faculté de Médecine, Université de Paris, Paris, France 
k Institut Necker Enfants Malades, INSERM U 1151, Paris, France 
l Department of General Practice, Sorbonne University, 75012 Paris, France 
m INSERM, Sorbonne University, Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique (IPLESP), 75012 Paris, France 
n Université de Paris, AP-HP, Hospital Cochin, Department d’anesthésie, Centre de simulation en santé iLumens, Paris, France 
o Université Paris Saclay, UFR de Médecine, Département de santé publique, INSERM 1018, CESP, Villejuif, 75012 Île-de-France, France 

Corresponding author at: Psychiatry Department, Institute Mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75014 Paris, France.Psychiatry Department, Institute Mutualiste Montsouris42, boulevard JourdanParis75014France
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Wednesday 20 October 2021
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Abstract

Background

Recent changes in psychiatric care and teaching that limit patient contact for medical students can be overcome in part by simulation-based education. Understanding the learning processes of medical students involved in psychiatric simulation-based programmes could usefully inform efforts to improve this teaching. This study explored the learning processes of medical students the first time they role-play in psychiatry.

Methods

We used constructivist grounded theory to analyse semi-structured interviews of 13 purposively sampled medical students and the six psychiatrists who trained them. To improve the triangulation process, the results of this analysis were compared with those of the analyses of the role-play video and the debriefing audio-tapes.

Results

Five organising themes emerged: improving the students’ immediate perception of patients with mental disorders; cultivating clinical reasoning; managing affect; enhancing skills and attitudes and fostering involvement in learning psychiatry.

Conclusion

Results suggest that psychiatric role-playing can improve students’ progressive understanding of psychiatry through the development of intuition and by allaying affects. Emotional elaboration and student involvement appear to be key features.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Objectifs

Ces dernières décennies, les opportunités formatives des étudiants en médecine directement auprès des patients ont été limitées par les évolutions des soins psychiatriques (fermetures de lits, spécialisation des services, déplacement des soins vers la pratique ambulatoire, etc.) et des modalités d’enseignement (manque de médecins séniors, complexité et sévérité accrue des patients hospitalisés, etc.). En soutenant un apprentissage expérientiel, la pédagogie par simulation pourrait aider en partie à dépasser ces difficultés. Cette étude explore les processus d’apprentissage des étudiants en médecine lors de leur premier jeu de rôle en psychiatrie, afin de soutenir le développement de la simulation psychiatrique en France.

Méthodes

Dans le cadre de l’enseignement de la psychiatrie à l’Université Paris-Centre, un jeu de rôle était proposé à un tiers des étudiants de 5e année de médecine en 2018. Ces jeux étaient menés par un binôme d’enseignants, parmi six volontaires : l’un jouant le patient, l’autre assurant les briefings et débriefings. Un des 4 étudiants par groupe menait alors un entretien simulé aux urgences de 10–15minutes avec l’enseignant–patient, portraiturant soit une dépression avec idées suicidaires, soit les suites d’une attaque de panique. Les 3 étudiants et l’enseignant observateurs visionnaient la retransmission du jeu dans une salle séparée. Un débriefing était ensuite mené suivant la structure « description, analyse, synthèse ». Nous avons utilisé une méthodologie qualitative par théorisation ancrée pour analyser les entretiens menés avec 13 étudiants en médecine recrutés de façon dirigée, et ceux des 6 enseignants qui les ont formés. Afin d’améliorer la triangulation, les analyses ont été confrontées à celles des enregistrements vidéo et audio des jeux, et briefings et débriefings respectivement.

Résultats

Cinq thèmes organisateurs ont émergé : améliorer la perception immédiate des personnes avec un trouble psychiatrique ; cultiver le raisonnement clinique ; métaboliser les affects ; améliorer les habiletés et attitudes ; et soutenir l’investissement dans l’apprentissage en psychiatrie. Ces résultats sont cohérents avec la littérature scientifique portant sur la simulation développée dans d’autres spécialités médicales. Cette approche pédagogique favorise la réflexivité des étudiants, l’apprentissage entre pairs, l’empathie, et plus globalement, toutes les compétences « non techniques » (communication et relation avec le patient, professionnalisme, etc.). En psychiatrie, la littérature insiste sur l’apprentissage de tableaux psychopathologiques et de compétences d’entretien par la simulation humaine pour les étudiants en médecine. Nos résultats suggèrent que cet apprentissage pourrait passer par une compréhension de ce qui se joue pour les patients, reposant notamment sur les « premiers ressentis » qui émergent chez l’étudiant dans la rencontre des patients. En soutenant la perception première d’une forme holistique, les jeux de rôle pourraient favoriser chez les étudiants le développement de l’intuition dans le raisonnement clinique, complémentaire aux processus analytiques, plus traditionnellement enseignés lors des études de médecine. Cependant, l’identification et l’intégration de ces premiers ressentis au raisonnement clinique supposent une temporalité incompressible, ainsi qu’une qualité d’attention et de bienveillance particulière de l’enseignant et du groupe de pairs lors du débriefing, afin de les faire émerger et leur apporter une réelle pondération dans la pratique clinique ultérieure. Des approches pédagogiques favorisant l’intuition pourraient également trouver leur place pour renforcer cet apprentissage, telles que la médecine narrative ou les groupes Balint. Néanmoins, la méthodologie qualitative, le recrutement monocentrique, l’exploration d’un seul jeu de rôle et la rareté relative de l’implémentation de cette intervention au moment de l’étude limitent la généralisation des résultats.

Conclusion

Cette étude suggère que les jeux de rôle pourraient améliorer progressivement la compréhension de la psychiatrie par les étudiants en médecine, en développant leur intuition et en régulant leurs affects.L’élaboration émotionnelle et l’investissement des étudiants apparaissent comme des aspects clefs.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Role-playing, Simulation training, Psychiatry, Students, Medical, Learning

Mots clés : Jeux de rôle, Formation par simulation, Psychiatrie, Étudiants en médecine, Apprentissage


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