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Diminution et arrêt de l’hydroxychloroquine dans le lupus érythémateux cutané après rémission : une étude rétrospective multicentrique de 56 cas - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.535 
Gabrielle Sonigo 1, , Marie Jachiet 2, Didier Bessis 3, Nadège Cordel 4, Caroline Faucon 1, Antoine Petit 2, Florence Cordoliani 2, Martine Bagot 2, Patricia Senet 1, Annick Barbaud 1, Jean David Bouaziz 2, Camille Frances 1, François Chasset 1
et

EMSED

1 Dermatologie et allergologie, Hôpital Tenon, Sorbonne Université, AP–HP 
2 Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, Université de Paris, AP–HP, Paris 
3 Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier 
4 Dermatologie, CHU de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Des données récentes suggèrent que près 50 % des patients atteints de lupus érythémateux cutané (LEC) sont en rémission après 5 ans de traitement. Cependant aucune étude n’a évalué la possibilité de diminuer ou arrêter l’hydroxychloroquine (HCQ) après rémission dans le LEC.

Matériel et méthodes

Cette étude rétrospective multicentrique a inclus des patients avec LEC chez qui l’HCQ a été diminuée ou arrêtée après rémission. Des courbes de Kaplan-Meier ont été réalisées pour évaluer le risque de rechute, définie comme une récidive des lésions justifiant reprise du traitement ou réaugmentation de la dose.

Résultats

56 patients ont été inclus (48 femmes, 87 %) ; l’âge médian était de 46 ans (extrêmes 11–81) et la durée médiane d’évolution du LEC de 3 ans (extrêmes 0,04–43). Les types de LEC étaient : discoïde (n=31), lupus engelure (n=6), panniculite lupique (n=6), tumidus (n=19), subaigu (n=9). Selon les critères SCLICC, 18 patients (32 %) avaient un lupus systémique (LES), principalement articulaire. Quatre stratégies de réduction de l’HCQ ont été utilisées. La durée médiane avant rechute n’était pas significativement différente entre ces 4 stratégies. Trente-quatre patients (61 %) ont eu au moins une rechute durant le suivi, avec une durée médiane avant rechute>3,6 ans (0,4–119 mois), incluant 26 patients après la première diminution de dose ou arrêt de l’HCQ et 8 après un arrêt secondaire à une diminution de dose continue ou saisonnière. Au cours du suivi, 39 patients (70 %) ont subi un arrêt complet de l’HCQ, parmi lesquels 22 ont rechuté (56 %). Les lésions acrales étaient le seul facteur significativement associé aux rechutes (HR : 16,74 [95 %CI : 3,38–84,82], p=0,0006). A l’inverse, il n’y avait pas de différence entre les patients avec ou sans LES (HR 1,01, [95 % CI : 0,41–2,47], p=0.98). Toutes les rechutes étaient purement cutanées à l’exception d’un patient LES en rechute articulaire. La durée médiane de suivi était de 5,9 ans (range 0,7–21,3). Au dernier suivi 23 patients (41 %) ne recevaient plus de traitement, 22 (39 %) une dose diminuée d’HCQ et 11 (20 %) avaient repris un traitement actif. Aucun patient de l’étude n’a développé de maculopathie au cours du suivi.

Discussion

Cette étude, bien que limitée par son petit échantillon, son caractère rétrospectif et l’hétérogénéité des stratégies utilisées, suggère que réduire ou arrêter l’HCQ est un objectif réalisable après rémission chez les patients atteints de LEC. La toxicité maculaire de l’HCQ au long cours est bien connue ; la diminution ou l’arrêt de l’HCQ pourrait prévenir cet effet secondaire sévère.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hydroxychloroquine, Lupus érythémateux cutané


Plan


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Vol 1 - N° 8S1

P. A113-A114 - décembre 2021 Retour au numéro
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