Bilan allergologique des érythèmes pigmentés fixes : une étude multicentrique FISARD - 20/11/21
et
FISARD
Résumé |
Introduction |
L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une toxidermie non sévère sauf en cas de forme bulleuse généralisée (EPFBG). Après guérison des lésions, les lymphocytes T mémoires spécifiques du médicament restent strictement localisés aux zones cutanéomuqueuses atteintes par l’EPF ; des tests épicutanés in situ (PTis) ou des tests d’application ouverte répétée in situ (ROATis) sont donc recommandés. En cas de négativité de ces tests et à l’exception de l’EPFBG, un test de provocation (TP) permet de confirmer la responsabilité d’un médicament. L’objectif de notre étude était d’évaluer la sensibilité de cette séquence complète de tests bien standardisés dans l’exploration des EPF.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude multicentrique, de pratique, des membres du groupe FISARD-toxidermies. Les patients étaient inclus en cas d’antécédent d’EPF avec réalisation de PTis (sauf en cas d’atteinte muqueuse isolée) suivis si négatifs, par un ROATis avec procédure standardisée (application sur 2cm2 du médicament une fois par jour pendant 7jours). En cas de tests négatifs, un TP était effectué - plus de 3 épisodes avec le médicament suspect étant considéré équivalent à un TP positif.
Résultats |
Parmi 99 patients avec PTis ou EPF muqueux pur, le bilan allergologique était positif chez 57 patients (âge moyen : 57 ans, sex-ratio : 36 hommes/21 femmes, 6 EPFBG). Pour 7 cas même le TP était négatif. Dans 35 cas il était impossible d’évaluer la sensibilité des tests cutanés (23 cas avec tests cutanés négatifs sans TP, 12 cas avec TP positif sans tests cutanés). Le délai moyen entre l’EPF et les tests était de 10 mois (0-120). Des lésions pigmentées résiduelles étaient observées dans 17 cas, une atteinte génitale ou labiale dans 18 cas. Dans les cas confirmés, les médicaments suspectés étaient : paracétamol (12 cas), antifongiques dont le métronidazole (10 cas), bêtalactamines (12 cas), autres antibiotiques (5 cas), AINS (8 cas), produits de contraste iodés (4 cas), antihistaminiques (2 cas) et divers autres médicaments (7 cas). Le diagnostic a été établi dans 18/54 cas (33,3 %) par les PTis, dans 13/39 cas (33,3 %) par les ROATis (4 cas avec réactivation à distance du site d’application) et dans 26 cas par le TP.
Discussion |
Alenko et al. ont rapporté l’intérêt des ROATis en cas de négativité des PTis ; depuis, peu d’études ont évalué la sensibilité des tests allergologiques dans les EPF. Dans notre étude, les PTis étaient utiles, positifs dans un tiers des cas (40 % dans la littérature) mais insuffisants. En cas de négativité, il faut compléter par des ROATis, positifs dans un tiers des cas. L’interrogatoire est insuffisant pour déterminer l’agent responsable d’un EPF puisque dans 7 cas même le TP était négatif. Ce dernier est préconisé pour un diagnostic de certitude (sauf en cas d’EPFG) si les tests cutanés sont négatifs, il était bien toléré dans nos cas.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bilan allergologique, Erythème pigmenté fixe, Patch tests, ROAT, Test d’application répété
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A115 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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