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Greffe cutanée en pastille dans les ulcères de jambe chez les patients drépanocytaires : une étude de cohorte multicentrique - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.577 
Pierre Hamann 1, , Jason Schourick 2, Jeanne-Marie Bureau 3, Anoosha Habibi 4, Aline Santin 5, Sarah Mattioni 5, Pablo Bartolucci 6, Emmanuel Messas 7, Jean-Benoit Monfort 8, Annick Barbaud 8, François Lionnet 5, Patricia Senet 8
1 Dermatologie, Institut Gustave-Roussy 
2 Dermatologie, unité de soutien méthodologique du CHU de Toulouse, Paris 
3 Service de réadaptation vasculaire, hôpital Corentin Celton, Issy-les-Moulineaux 
4 Unité des maladies génétiques du globule rouge ; service de médecine interne, hôpital Henri-Mondor, Creteil 
5 Médecine interne, hôpital Tenon 
6 Unité des maladies génétiques du globule rouge ; service de médecine interne, hôpital Henri-Mondor 
7 Service de médecine vasculaire, hôpital Européen Georges-Pompidou 
8 Dermatologie, hôpital Tenon, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les ulcères de jambe (UDJ) sont une complication chronique et sévère des syndromes drépanocytaires majeurs dont le traitement est mal codifié. Il n’existe pas d’étude évaluant l’intérêt de la greffe de peau autologue dans cette indication. Le principal objectif était d’évaluer l’efficacité de la greffe de peau autologue dans la cicatrisation et la prévention de la récidive des ulcères de jambe drépanocytaires.

Matériel et méthodes

Cette étude de cohorte observationnelle a été menée sur deux sites du centre de référence de la drépanocytose entre 2006 et 2019 et a inclus 103 patients drépanocytaires ayant présenté au total 111 UDJ évoluant depuis au moins 2 semaines. Le critère de jugement principal de l’étude était la cicatrisation complète à 12 et 24 semaines de l’UDJ drépanocytaire traité soit avec un traitement conventionnel sans greffe de peau, soit avec une greffe de peau précoce (<6 semaines) soit avec une greffe de peau tardive (>6 semaines).

Résultats

Les 103 patients de la cohorte étaient majoritairement des hommes 62,1 % versus 37,9 % de femmes. L’âge médian était de 37,9 ans. 20,4 % des patients présentaient un antécédent de maladie thromboembolique veineuse et 38,7 % une insuffisance veineuse superficielle. Parmi les 111 UDJ inclus, 26 (23,4 %) étaient cicatrisés à 12 semaines et 50 (45 %) à 24 semaines. Le délai médian de réalisation de la greffe après prise en charge était de 62,5jours, [interquartile range IQR 19,8-139]. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de cicatrisation complète de l’ulcère à 12 et 24 semaines respectivement, étaient la surface de l’ulcère<8cm2 (p=0,02 et p=0,05) et le délai de la prise en charge par greffe de peau autologue après la première consultation (p=0,002 et p=0,017). L’analyse multivariée par modèle de Cox a identifié la surface de l’ulcère<8cm2 [hazard ratio (HR) 1,90 ; intervalle de confiance (IC) 1,10–3,28, p=0,02], ainsi que la greffe précoce (<6 semaines) [HR 3,21 ; IC (1,66–6,22, p<0,001] comme facteurs indépendants associés à la cicatrisation complète. Le taux de rechute à 24 semaines chez les patients greffés était de 10/34 (37 %) versus 40/53 (78,4 %) pour les non greffés (p<0,001).

Discussion

La greffe de peau autologue semble efficace pour la cicatrisation et la prévention de la récidive des UDJ associés à drépanocytose si elle est réalisée précocement dans la prise en charge (<6 semaines).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Drépanocytose, Greffe cutanée en pastille, Ulcère de jambe


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Vol 1 - N° 8S1

P. A139 - décembre 2021 Retour au numéro
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